Le gouvernement fédéral investira 70 millions $ sur trois ans dans la réparation et l’entretien de 18 ports pour petits bateaux du Nouveau-Brunswick, dont six qui avaient été «gravement touchés» par l’ouragan Fiona, en 2022.
La ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Diane Lebouthillier, en a fait l’annonce lundi matin au port de Cap-des-Caissie, dans la communauté rurale de Beausoleil. Le député local et ministre, Dominic LeBlanc, ainsi que le président de l’autorité portuaire Marc Gallant, ont également profité de l’occasion pour prendre le micro, près de quelques bateaux qui flottaient en arrière-plan.
«Je pense que je ne vous apprends rien quand je vous dis que nos ports pour petits bateaux sont l’épicentre de nos communautés de pêcheurs d’un océan à l’autre», a affirmé la ministre Lebouthillier en qualifiant ces infrastructures de «moteurs économiques» prioritaires pour elle.
Le secteur de la pêche commerciale néo-brunswickois a extrait au-delà de 68 000 tonnes métriques d’espèces marines des eaux en 2022, selon ses dires, soit l’équivalent de plus de 500 millions $.
«Aujourd’hui, on se donne les moyens de nos ambitions. On travaille à équiper nos pêcheurs de ports modernes, puis on veut que nos enfants, nos petits-enfants et arrière-petits-enfants perpétuent nos plus belles traditions maritimes», a entonné la ministre.
L’état actuel des quais s’explique par «l’usure normale» ainsi que «les changements climatiques, qui provoquent des phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents et de plus en plus graves», a-t-elle soutenu.
«Le niveau des océans augmente, les tempêtes sont de plus en plus grosses – on l’a vu avec Fiona. C’est impressionnant ce qui se passe. Il faut être en mesure d’y faire face», a-t-elle poursuivi plus tard, notant l’absence de glace autour des côtes du golfe durant l’hiver.
Au total, dans son budget 2024, le gouvernement fédéral avait prévu une somme de 463,3 millions $ répartis sur trois ans et parmi les ports pour petits bateaux du pays.
Des appels d’offres auront lieu et la ministre a dit souhaiter voir les travaux débuter aussitôt que la saison de la pêche se termine.
Une «bonne nouvelle» pour un quai «dangereux»
Le port de Cap-des-Caissie est compté parmi ceux visés par les investissements d’Ottawa. Le président de l’autorité portuaire, Marc Gallant, a indiqué que des demandes pour les travaux à venir avaient été faites il y a quatre ans.
«Le quai principal est en train de se détériorer. Le bassin est plein de sédiments. C’est très dangereux», a-t-il précisé au sujet de la structure qui avait initialement été bâtie au cours de la première moitié du 20e siècle.
«C’est une bonne nouvelle, grandement appréciée, a-t-il dit au sujet de l’annonce. On en a besoin.»
——————————————————————
Voici la liste des quais qui profiteront de cette annonce:
Barre-de Cocagne (Cormierville) – Amélioration de l’infrastructure portuaire pour assurer la résilience climatique
Cap-des-Caissie – Reconstruction du quai et protection avec des pierres de carapace, modernisation des cellules de confinement et dragage du bassin
Cap Tormentine – Reconstruction du quai
Escuminac (Phase 1) – Reconstruction des quais et de la nouvelle rampe de mise à l’eau, construction de cellules de confinement, et dragage de bassin
Petit-Cap – Reconstruction du quai
Richibucto – Reconstruction du quai
Sainte-Marie-Sur-Mer – Reconstruction du quai, amélioration de la protection des rives, et agrandissement de la cellule de confinement existante
Botsford – Réparations du brise-lames
Cap-Lumière – Construction d’une cellule de confinement, dragage de bassin
Cap-Pelé – Construction d’une rampe de mise à l’eau
Chockpish (Côte-Sainte-Anne) – Réparation des quais
Grande-Anse – Dragage
Canton du Goulet – Vider la cellule de confinement existante, dragage de l’entrée du quai
Canton de Lorneville – Réparation des quais
Pointe McEacherns (Pointe Wishart) – Reprise de dragage annuel
Miscou – Enquêtes sur le dragage
Pointe-Sapin – Reprise de dragage annuel
Pointe-Verte – Dragage
——————————————————————
Pêche au bar rayé
«Depuis l’effondrement des stocks vers la fin des années 1990, le bar rayé connaît un rétablissement remarquable dans les eaux du Golfe, et ce, grâce aux mesures de conservation qui ont été mises en place par MPO (ministère de Pêches et Océans) et ses partenaires», a aussi noté Diane Lebouthillier.
Vu cette croissance de la population de bars rayés dans le Golfe du Saint-Laurent, Pêches et Océans Canada autorisera une allocation supplémentaire de 125 000 individus pour les communautés autochtones de la région.
«On va se le dire, il a non seulement remonté la pente, mais il l’a même dépassée au point de faire compétition à d’autres espèces qui sont prisées», a noté la ministre.
«Il va y avoir des modifications majeures qui vont se faire dans le secteur des pêches au cours des prochaines années. On a des espèces qui disparaissent, d’autres espèces qui réapparaissent. Ça crée des opportunités et ça va demander de l’adaptation», a-t-elle ajouté au sujet des impacts des changements climatiques.
La nation Natoaganeg avait déjà droit à 50 000 bars rayés depuis 2018, dans le contexte d’un projet pilote. Les 125 000 annoncés par la ministre Lebouthillier lundi s’ajouteront à ce nombre.
Le ministère évalue également la possibilité de permettre la rétention de prises accessoires de bars rayés par des pêcheurs commerciaux de différentes espèces dès 2025.
Les pêcheurs récréatifs sont quant à eux limités à retenir quatre bars rayés par jour.
L’«hypocrisie» conservatrice dénoncée par Lebouthillier
La ministre Lebouthillier a profité de l’occasion pour lancer des flèches aux conservateurs de Pierre Poilievre qui, selon elle, se seraient opposés aux mesures liées à l’infrastructure et aux quotas de pêches annoncées lundi matin.
«Je ne peux passer sous silence le fait que tous les investissements que Dominic [LeBlanc] et moi avons annoncés ce matin n’auraient pas été possibles si ça avait été des conservateurs de Pierre Poilievre, qui ont voté contre toutes – et je dis bien toutes – les étapes du budget de 2024», a-t-elle lancé.
«D’un côté, tu ne peux pas dire que tu es régionaliste et que tu protèges les régions, puis de l’autre, t’objecter à une mesure qui est aussi importante que celle qui est prise ce matin et les investissements qui sont faits. Pour moi, c’est de l’hypocrisie à l’état pur. Je trouve ça déplorable.»
L’Acadie Nouvelle a tenté d’obtenir une réaction de Clifford Small, porte-parole de l’opposition officielle en matière de Pêches, Océans et de la Garde côtière, mais demeurait sans réponse au moment d’écrire ces lignes.
Crédit: Lien source
Les commentaires sont fermés.