«Les disparitions forcées sont la nouvelle norme au Burkina Faso» – Libération

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Comme plusieurs confrères, le courageux directeur du journal d’investigation burkinabè «l’Événement» a disparu après avoir été emmené par des agents de l’Etat, le 24 juin. Depuis l’arrivée d’Ibrahim Traoré au pouvoir, les pressions contre les médias se multiplient.

Quelques «wahou» admiratifs, et des boules dans la gorge. Des émotions contradictoires ont parcouru l’audience quand le nom d’Atiana Serge Oulon a retenti à l’occasion de la 21e édition du Prix de la lutte anticorruption, ce 29 juin à Ouagadougou. Le directeur de publication du bimensuel d’investigation l’Evénement a raflé le premier prix dans la catégorie presse écrite, devenant ainsi lauréat pour la quatrième fois. Sauf que cette fois, Serge était absent. Et «ça pesait lourdement» selon un participant. Cinq jours plus tôt, le 24 juin, il était cueilli à son domicile vers 5 heures du matin, devant femme et enfant, par au moins neuf agents de l’Etat habillés en civil. Et disparaissait.

Le choc de l’enlèvement de ce journaliste chevronné, courageux et intègre se mesure notamment à l’aune du poids de l’Evénement dans le paysage médiatique burkinabè. Un journal monument. Né en 2001 pour perpétuer l’héritage de l’Indépendant, titre du célèbre journaliste d’investigation Norbert Zongo, assassiné en 1998, l’Evénement incarne le combat pour la défense des droits fondamentaux et des libertés. Maintes fois réprimé, toujours debout. Son slogan :

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