Le Bénin convoque l’ambassadeur du Burkina Faso après des accusations d’héberger des bases pour entraîner des terroristes

Le Bénin a convoqué l’ambassadeur du Burkina Faso David Kabré, suite aux déclarations dans lesquelles le capitaine Ibrahim Traore, chef de la junte militaire au pouvoir à Ouagadougou, a accusé le pays d’héberger des bases françaises destinées à déstabiliser la région. C’est ce qu’a rapporté l’agence de presse « Apa ». Se plaignant d’« accusations sans fondement », le ministre des Affaires étrangères du Bénin, Olushegun Ajadi Bakari, a convoqué le diplomate Kabré et lui a fait part de sa déception. Dans un discours prononcé le 11 juillet, le capitaine Traoré a accusé le Bénin et la Côte d’Ivoire d’héberger des bases françaises dans le but de déstabiliser son pays et la région. « Nous n’avons rien contre le peuple ivoirien. Mais nous avons quelque chose contre celui qui gouverne la Côte d’Ivoire. Nous le disons et le répétons. En fait, il y a un centre d’opérations à Abidjan pour déstabiliser notre pays », a déclaré le capitaine, accusant également le Bénin, où « il y a deux bases françaises, et nous en avons la preuve ».

Au pouvoir depuis le coup d’État du 30 septembre 2022, Traoré a affirmé que ces centres servaient à « former des terroristes ». Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, le porte-parole du gouvernement béninois a aussitôt démenti les accusations du putschiste, qu’il a qualifiées de « désinformation nauséabonde » qui « alimente le ressentiment des populations et menace la coexistence pacifique des peuples ». Le porte-parole a souligné à son tour que la grande majorité des attaques déjouées au Bénin concernent également des assaillants venant du Burkina Faso et du Niger voisins.

Concernant la Côte d’Ivoire, c’est la première fois que Traoré accuse explicitement le gouvernement du président Alassane Ouattara. Le durcissement du ton de la junte de Ouagadougou semble être affecté par les liens plus solides noués ces derniers mois avec les deux autres pays du Sahel par les juntes putschistes pro-russes, notamment le Mali et le Niger, désormais réunis depuis septembre dernier dans l’Alliance du Sahel (Aes) et qui a officiellement annoncé le 6 juillet dernier la création d’une confédération qui vise à collaborer, outre le secteur de la défense, également dans les domaines économique, sanitaire et culturel. Dans le discours prononcé hier devant le Palais des Sports de Ouagadougou, Traoré a illustré sa vision du gouvernement pour les cinq prochaines années, affirmant clairement sa volonté de rester au pouvoir pendant cette période.

Le putschiste a également annoncé cette semaine un projet de loi visant à définir une nouvelle législation protégeant les ressources minières du pays, ainsi que le retrait de nombreux permis d’extraction de minéraux par des multinationales étrangères – notamment d’or – pour les renationaliser.

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