Météo ensoleillée, eau à 20°C, bactéries et débit en baisse. Les conditions sont enfin réunies pour le plongeon historique de trois personnages-clés des Jeux olympiques.
A deux pas de l’Hôtel de Ville, là où le bras Marie décrit une courbe entre rive droite et île Saint-Louis, la maire de la ville-hôte, le président du Cojo et le préfet d’Ile-de-France, Marc Guillaume, se à l’eau à 10H00, suivis d’un cortège de nageurs invités pour l’occasion.
La ministre française des Sports et des Jeux, Amélie Oudéa-Castéra, les a elle devancés en se baignant en catimini dans la Seine samedi matin.
Une heure après l’annonce de l’heure de la baignade, « plus de 150 » journalistes avaient demandé une accréditation, preuve de l’intérêt suscité, a indiqué l’Hôtel de ville à l’AFP.
Si, de l’extérieur, cette course à l’image peut prêter à sourire, le sujet est crucial pour les organisateurs des JO, qui ont fait du fleuve la star de ces Jeux, et de sa dépollution un des piliers de leur candidature.
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L’heure de vérité
Etat et collectivités franciliennes ont injecté 1,4 milliard d’euros depuis 2016 pour rendre baignables la Seine et son principal affluent, la Marne.
Modernisation des stations d’épuration, raccordement des péniches au tout-à-l’égoût, ramassage des déchets plastiques… Le plan a aussi accouché de cinq ouvrages majeurs, dont un bassin de rétention des eaux pluviales et usées près de la gare d’Austerlitz, véritable cathédrale souterraine creusée en plein centre de Paris.
Ces ouvrages « permettront de réduire à moins de deux jours après la dernière pluie la période d’impossibilité de tenir les épreuves en Seine », affirmait la préfecture en mars.
L’heure de vérité approche pour les organisateurs: après la cérémonie d’ouverture, les épreuves de triathlon (30 et 31 juillet, 5 août), natation marathon (8 et 9 août) et paratriathlon (1er et 2 septembre) doivent se tenir dans la Seine.
Or, en août 2023, les répétitions de ces disciplines avaient viré au cauchemar pour les organisateurs, forcés d’annuler plusieurs jours d’épreuves-tests en raison d’une eau impropre à la baignade.
En cas de précipitations intenses, de l’eau non traitée peut être rejetée dans le fleuve, un phénomène que les ouvrages de rétention inaugurés juste avant les Jeux ont vocation à empêcher.
Le plan B consiste lui à reporter de quelques jours les épreuves, un plan C visant sinon à déplacer la natation marathon à Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne).
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Derniers résultats positifs
Ces deux dernières semaines, malgré un débit de la Seine toujours aussi élevé (autour de 400 m3/seconde mardi), ce qui joue en défaveur de la qualité de l’eau, mairie et préfecture de région ont annoncé des résultats bactériologiques globalement positifs, après plusieurs salves de mauvaises analyses en juin dues à la pluie.
Selon les deux derniers prélèvements réalisés le 26 juin et 4 juillet par l’ONG Surfrider sur le parcours olympique, la teneur en E.Coli et en entérocoques, les deux bactéries fécales mesurées pour autoriser ou non la baignade, était conforme aux normes des fédérations internationales des sports concernés.
« Les eaux sont propres à la baignade à l’heure actuelle », a commenté pour l’AFP Marc Valmassoni, coordinateur eau et santé chez Surfrider, regrettant toutefois que la teneur en produits chimiques ne soit pas prise en compte par les autorités.
Juste à temps, pour Anne Hidalgo, qui a pris des cours de plongeon pour cette baignade annoncée le 23 juin, puis reportée à cause du mauvais temps et des élections législatives.
Outre la promesse de se baigner, que n’avait pas tenue son illustre prédécesseur Jacques Chirac, alors maire de la capitale, en 1990, la maire voit là un de ses engagements prendre forme: sur le bras Marie, comme à Bercy et sur le bras de Grenelle, tous les Parisiens doivent être autorisés à se baigner dès l’été 2025.
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