Dawn Arnold, mairesse de Moncton, à sa réunion de juin 2024, le conseil municipal a décidé de vendre un terrain au sud du boulevard l’Assomption à la compagnie JN Lafford Realty Inc. Cette vente s’est faite sans passer par le processus démocratique d’un appel public d’offres tel qu’exigé par les règlements de la ville. Je comprends que le conseil peut exceptionnellement passer outre à l’appel public d’offres mais dans ce cas-ci comme ce projet soulève des enjeux importants tant du point de vue environnemental que du point de vue social, le public aurait dû être avisé et consulté.
L’importance et l’impact de cette décision exigent un moratoire sur ce développement jusqu’à ce qu’une évaluation d’impact environnemental et social soit faite et que le public y participe. Le rapport d’évaluation d’impact et les résultats des consultations aideront le Conseil à déterminer, comme il le doit, l’intérêt public quant au «plan» de développement. L’étude d’impacts sociaux et environnementaux potentiels fournit aux personnes qui nous représentent les faits, même ceux qui sont désagréables, ce qui permet de gérer de façon responsable et durable le développement du centre-ville pour les années à venir.
Le terrain vendu se situe à quelques mètres de la piste pédestre du parc Riverain. La vente et le changement du zonage vont amputer l’espace vert qui depuis 2006 était dédié au public et ne devait pas faire l’objet de développement. Le côté sud du boulevard l’Assomption devait rester une zone verte ce qui devient essentiel avec les changements climatiques et les canicules de plus en plus fréquentes.
Le secteur situé au sud du boulevard Assomption devrait demeurer un espace ouvert pour le plaisir des résidents et ne devrait pas faire l’objet de développement. Le maintien de la berge en tant qu’espace ouvert permettra de la rendre accessible au public, de maintenir les corridors de vue vers le centre-ville et la berge, et d’améliorer le réseau d’espaces ouverts en reliant Dieppe, Riverview et Moncton le long de la rivière Petitcodiac.
L’absence de développement du côté sud du boulevard Assomption permettra l’aménagement paysager et la croissance naturelle. Davantage d’arbres devraient être plantés pour mettre en valeur le front de mer et stabiliser les berges.
La consécration de cet espace vert a été maintenue de manière constante depuis 2006 et a été réitérée aussi récemment que 2017 dans le plan municipal. Ce plan reconnaît aussi que le parc Riverain a une importance régionale qui va au-delà des intérêts de la seule ville de Moncton.
Un changement aussi important exige qu’on y réfléchisse collectivement. Certains vont prétendre qu’il faut faire vite et ne rien retarder, car nous sommes dans une crise du logement.
La première question à se poser est quelles sortes de logements et à quel prix environnemental et humain. Il ne faut pas laisser les promoteurs privés profiter de cette crise pour nous convaincre de bâtir n’importe où, n’importe comment et à n’importe quel prix. La clé devrait être la construction de logements aux bons endroits et répondant aux besoins humains et non à ceux de l’entreprise.
Mme Arnold, dimanche dernier, j’ai marché le long de la piste pédestre du parc Riverain dans la région ou JN Lafford Realty Inc. a déjà fait des travaux de déblaiement sur une large étendue de terrain. Ça m’a fendu le cœur de voir le parc devenir plus étroit et le public repoussé sur une lisière inaccessible car marécageuse. Le public perd un espace vert.
Mme Arnold, les citoyennes et citoyens considèrent notre parc Riverain et tous ses abords comme un lieu où ils peuvent aller se promener dans la nature tout en étant dans leur ville. Ils sont tous d’accord pour le protéger dans son entièreté et ceci inclut toute la bande de terrain qui se trouve au sud du boulevard l’Assomption.
Mme Arnold, je suis certain que vous ne voulez pas qu’on se souvienne de vous comme celle qui a détruit la sérénité de ce parc.
Jean-Claude Basque
Moncton
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