Les putschistes des pays d’Afrique, en France, c’est comme les chasseurs : il y a les bons et les mauvais. Celui reçu en visite officielle à Paris du 28 mai au 1er juin, ponctuée ce vendredi par une rencontre avec Emmanuel Macron, fait partie de la première catégorie. Brice Oligui Nguema a droit à cinq jours de tapis rouge.
Car celui qui a mis fin à cinquante-six ans de système Bongo – Omar puis son fils Ali – dont il est pourtant issu, se porte volontiers garant des intérêts français dans son pays, le Gabon. Un atout majeur pour la France, congédiée sans ménagement par des régimes voisins issus eux aussi d’un coup d’État, le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
Le retour de la Françafrique ?
Ce mercredi, Brice Oligui Nguema a participé à un forum réunissant hommes d’affaires français et gabonais. Une centaine d’entreprises tricolores sont présentes dans les secteurs des transports, de l’énergie, des mines ou du bois au Gabon, qui ne compte que 2,4 millions d’habitants, mais dispose de ressources minières, pétrolières et forestières considérables. « Nous sommes devant vous pour vous inviter au Gabon, (…) terre de toutes les opportunités », a exhorté le dirigeant du régime de transition. Les patrons ne s’y sont pas trompés : « Les entreprises françaises sont prêtes à établir un nouveau partenariat économique Gabon-France et à soutenir l’action de votre gouvernement », s’est félicité Philippe Labonne, le président du comité Afrique du Medef. Comme aux plus belles heures de la Françafrique.
Si Brice Oligui Nguema est accueilli ainsi à bras ouverts, c’est aussi parce que le président déchu, Ali Bongo, avait peu à peu pris ses distances avec l’ex-pays colonisateur. Les affaires des « biens mal acquis » avec l’ouverture d’instructions par les magistrats français, les critiques envers le système du clan Bongo – dont profitaient pourtant plusieurs entreprises françaises – et surtout le rapprochement avec la Chine sur le plan commercial inquiétaient les tenants des intérêts tricolores.
En 2022, Ali Bongo avait même rejoint le Commonwealth, bizarrerie diplomatique en forme de pied de nez à l’ex-colonisateur, qui marquait un rapprochement avec la Grande-Bretagne et les États-Unis.
Le 80e anniversaire du débarquement, le 6 juin prochain, verra Brice Oligui Nguema aux côtés des chefs d’État occidentaux. Mais il n’est pour l’heure que le dirigeant du régime de transition pour une période de deux ans, qui doit s’achever en 2025, date des élections où l’ancien proche d’Omar Bongo pourra se présenter.
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