Quelque 2200 travailleurs de huit ministères au Nouveau-Brunswick, principalement dans le secteur du tourisme, se sont donné un mandat de grève. Un débrayage pourrait survenir en août.
Les membres de la section locale 1190 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) ont voté à 84 % pour un mandat de grève.
Certains sont employés dans les sites touristiques et dans les parcs provinciaux, par exemple au Village historique acadien, à l’Aquarium de Shippagan et à la plage Parlee.
D’autres travaillent à l’entretien des routes provinciales et des ponts ou travaillent dans les garages.
Les camionneurs de la buanderie de Saint-Jean, responsable de la lessive pour des foyers de soins et des hôpitaux de la province, en font également partie.
En 2019, une grève de deux jours dans cette buanderie avait causé une pénurie de draps et de serviettes dans les hôpitaux.
Hausses de salaires
Avec ce mandat en main, le syndicat espère pouvoir reprendre les discussions avec la province, qui achoppent sur la question des salaires.
Vincent Ouellette est soudeur et membre de la section locale 1190 du SCFP.
Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve
C’est juste avoir un salaire raisonnable. À c’t’heure, ça ne fait pas de bon sens
, fait valoir Vincent Ouellette, soudeur de Tide Head, présent lors du dépouillement des voix.
Selon lui, des travailleurs équivalents sont beaucoup mieux payés dans le secteur privé et au municipal.
On ne veut pas aller en grève. Mais s’ils nous forcent, on n’a pas le choix.
Il y a deux semaines, le SCFP avait annoncé que les négociations entre sa section locale et la province étaient dans l’impasse.
Si les négociations n’avancent pas, la section locale 1190 du SCFP procédera à des votes de grève au cours des prochaines semaines.
Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve
Selon le syndicat, la province avait offert une augmentation salariale de 3,25 % sur quatre ans, alors que le SCFP avait proposé une augmentation de 6 % sur la même période.
La province n’avait pas commenté ces chiffres en disant qu’il s’agissait d’informations confidentielles sur les négociations
.
Première grève sous la nouvelle loi
Des travailleurs de l’Aquarium et du Centre marin du Nouveau-Brunswick, à Shippagan, font partie de ceux qui se sont donné un mandat de grève. (Photo d’archives)
Photo : Radio-Canada / Mario Mercier
Cette grève potentielle serait la première depuis l’adoption du projet de loi 23, fait remarquer Simon Ouellette, responsable des communications pour le SCFP du Nouveau-Brunswick.
On a quand même le droit de grève, mais il a été sévèrement limité par la nouvelle loi.
La Loi modifiant la Loi relative aux relations de travail dans les services publics permet entre autres à Fredericton d’embaucher des briseurs de grève pour occuper les postes jugés essentiels au maintien des services.
Simon Ouellette
Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve
Le syndicat procédera au processus de désignation des services essentiels dans les prochaines semaines pour être en position de grève légale
, indique le SCFP par communiqué.
On n’est pas sûrs exactement ce que ça peut vouloir dire. Est-ce que ça veut dire des scabs? Est-ce que ça veut dire que le gouvernement peut ajouter des délais entre la tenue d’un vote de grève et la tenue d’une grève?
précise Simon Ouellette, qui est candidat pour le Parti vert du Nouveau-Brunswick aux élections à venir.
Les responsables des communications au gouvernement provincial n’avaient pas encore commenté le mandat de grève vendredi après-midi.
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