La Cour suprême du Ghana a suspendu le jugement sur la loi anti-LGBT+. Cela intensifie le débat national et international sur la question des droits humains.
La controverse entourant la loi anti-LGBT+ au Ghana persiste alors que la Cour suprême a récemment décidé de reporter son jugement sur la constitutionnalité de cette loi. Adoptée à une écrasante majorité par le Parlement en février 2024, cette législation, officiellement intitulée « Droits sexuels humains et valeurs familiales », criminalise la promotion des droits LGBT+ et les activités homosexuelles. Les peines prévues vont jusqu’à 10 ans de prison pour la promotion et trois ans pour les activités homosexuelles.
Les requêtes des opposants
Deux opposants à la loi, le journaliste Richard Dela Sky et la chercheuse universitaire Dr. Amanda Odoi, ont déposé des requêtes pour empêcher sa promulgation par le président Nana Akufo-Addo. Leur argument principal repose sur la constitutionnalité de la loi et sur le respect des droits fondamentaux. En réponse à ces requêtes, la Cour suprême a décidé de reporter sa décision afin de permettre une délibération approfondie.
Le président Akufo-Addo se trouve dans une situation délicate, pris entre les pressions internes et les menaces de suspension de financements internationaux. En effet, cette législation va à l’encontre des standards de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). Le Ghana risque de perdre 3,8 milliards de dollars de prêts de la Banque mondiale et 3 milliards de dollars du FMI, des financements cruciaux pour l’économie ghanéenne. Cette situation rappelle la suspension de prêts à l’Ouganda par la Banque mondiale l’année dernière suite à l’adoption d’une loi similaire.
Les critiques locales
Oliver Barker Vormawor, figure du mouvement citoyen « Fix the country », critique vivement la position ambiguë du président Akufo-Addo. Selon lui, le président manque de courage politique pour opposer son veto à cette loi, influencé par la proximité des élections de décembre 2024 et par une société conservatrice où l’homophobie est répandue. Vormawor estime que cette loi détourne l’attention des problèmes critiques du Ghana, tels que le sous-développement et la corruption.
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