Attention : une « tique géante » peut transmettre le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo et est particulièrement présente dans les Pyrénées-Orientales

Prudence à bien vous couvrir lors des balades malgré la chaleur. Santé publique France met en garde les vacanciers contre des « tiques à pattes rayées » capables de transmettre un virus dangereux. L’acarien est particulièrement présent dans le Sud de la France, y compris dans les Pyrénées-Orientales.

Une « tique géante »

C’est une tique un peu plus grosse que les autres avec ses 8 millimètres, surnommée « tique géante ». Mais les scientifiques préfèrent la qualifier de « tique à pattes rayées (Hyalomma marginatum) « car cela permet de la reconnaître facilement », ont expliqué Laurence Vial et Frédéric Stachurski, vétérinaires et chercheurs en parasitologie au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) au Parisien.

Porteuses d’un virus dangereux

Il est important de pouvoir identifier l’acarien, car celui-ci est souvent porteur du virus hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) qui inquiète de plus en plus les autorités sanitaires. « En octobre 2023, et pour la première fois en France, le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo a été détecté dans des tiques de l’espèce Hyalomma marginatum collectées sur des bovins dans les Pyrénées-Orientales et en Corse« , a prévenu Santé publique France, qui appelle les vacanciers et habitants du Sud de la France à faire preuve davantage de prudence. En effet, le FHCC peut provoquer de la fièvre, des frissons et des troubles digestifs. Dans des formes graves, le virus peut entraîner des saignements incontrôlés. Le risque de décès peut atteindre les 30 % dans certains pays.

Aucun cas constaté en France, mais un risque de contamination accru

Si aucun cas n’a été constaté en France, « le risque de contamination est maintenant démontré car des tiques Hyalomma porteuses du virus sont présentes dans le Sud de la France«  a mis en garde Santé publique France. L’acarien apprécie particulièrement les champs, zones de garrigues et les collines sèches de la façade méditerranéene. La tique a déjà été observée dans les Pyrénées-Orientales, l’Aude, l’Hérault, le Gard, l’Ardèche, le Var, ainsi que les Bouches-du-Rhône. L’insecte se fixe sur certains animaux et « accidentellement » sur les humains lorsqu’ils sont immobiles. « Contrairement à d’autres espèces de tiques en attente d’un hôte sur un brin d’herbe, elle se déplace vers l’hôte qu’elle repère par les vibrations du sol et par sa respiration », ont détaillé les chercheurs.

Cette tique ne transmet pas la maladie de Lyme

À l’inverse de l’espèce Ixodes ricinus, « cette tique n’est pas vectrice de la bactérie responsable de la maladie de Lyme, a souligné le Cirad. Mais elle peut transmettre le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, virus non encore détecté en France », ont précisé les chercheurs. Concernant le virus du FHCC, « bien que des sérologies positives aient été récemment signalées sur des bovins en Corse, ce virus n’a jamais été encore détecté en France. En revanche, il est largement répandu en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient et en Turquie où il a récemment causé une épidémie ».

Comme pour les tiques « normales », il est conseillé aux promeneurs d’inspecter leurs corps après une balade. Si une tique est accrochée, il faut « l’enlever le plus rapidement possible avant qu’elle ne commence à se gorger », a expliqué le Cirad. Pour cela, « le mieux est d’utiliser une pince à tique » et à défaut « de le faire avec les doigts en veillant à bien la prendre à la base entre le pouce et l’index ». Le mieux étant de prévenir toutes morsures en portant des vêtements à manches longues, des chaussettes et chaussures fermées ainsi qu’un pantalon.

En cas d’apparition de symtômes dans le mois suivant la morsure, il est recommandé de consulter rapidement un médecin.