« Joe Biden n’avait plus le choix », estime Dominique Moïsi

Le président américain Joe Biden, candidat à sa réélection, a finalement annoncé dimanche 21 juillet 2024 jeter l’éponge après plusieurs semaines sous pression. Dominique Moïsi, géopolitologue, conseiller spécial de l‘Institut français de relations internationales et chroniqueur à Ouest-France. analyse cette décision qui intervient juste un mois avant la convention des Démocrates. Fin août à Chicago (Illinois), le parti démocrate devra officiellement investir son candidat à la présidentielle.

Entretien

Vous attendiez-vous à cette décision de Joe Biden ?

Totalement ! La question n’était pas de savoir s’il allait le faire, mais quand il l’annoncerait. La pression était tellement grande, mais aussi, il était tellement isolé dans son parti… il n’avait plus le choix.

Quel a été selon vous le déclencheur ?

La tentative d’assassinat dont a été victime son adversaire Donald Trump. Cela a finalement accéléré les choses. De même que le fait que l’ancien président république ait choisi James Vance comme colistier : c’est un candidat redoutable. D’autant que la dynamique unitaire du parti républicain contraste avec les divisions et les lenteurs chez les démocrates. Pour Biden, se maintenir, c’était ouvrir aux Républicain, le pouvoir aux deux chambres.

Qui voyez-vous pour prendre la relève ?

Dans sa lettre aux Américains qu’il a adressée ce dimanche, Joe Biden met l’accent sur le rôle extraordinaire de Kamala Harris à ses côtés en tant que vice-présidente. Et surtout, la candidature de Kamala Harris colle au délai très court qu’il reste désormais pour l’investiture démocrate.

Sinon, quelles seraient les autres possibilités ?

Il y a les candidatures possibles de trois gouverneurs : celui de Californie, Gavin Newsom ; celui de l’Illinois, JB Pritzker ; et celui de Pennsylvanie, Josh Shapiro qui a pris une longueur d’avance. L’essentiel pour les démocrates se jouera lors de la prochaine convention à Chicago : il ne faudra surtout pas qu’ils étalent leurs divisions comme ils l’avaient fait en 1968, lors du retrait de Lyndon Johnson.

Kamala Harris apparaît comme le choix logique… mais les Américains sont-ils prêts à élire une femme noire présidente ?

Elle est connue, elle a été très présente ces quatre dernières années, même si son bilan n’est pas selon moi extraordinaire. Elle est une vice-présidente discrète, mais elle peut être une bonne candidate. Et surtout, elle dispose d’un atout financier : en tant que vice-présidente, elle hérite de tous les fonds déjà collectés pour la campagne de Joe Biden. 

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