Tour de France 2024 | Après Pinot, Bardet : Saut dans l’inconnu pour la France

Dans les larmes de Romain Bardet au sommet de la Couillole, il y avait un peu de nos souvenirs, d’une décennie à se demander si ces gamins pétris de talent allaient oui ou non mettre fin aux questions un peu embêtantes mais terriblement évidentes autour de la succession de Bernard Hinault. L’Auvergnat rejoindra bientôt, au bout de onze derniers mois d’une grande carrière, Thibaut Pinot parmi les retraités. On ne reverra ni l’un, ni l’autre sur le Tour de France et on se demande bien qui prendra leur place.

En 2025, quarante ans sépareront le départ du Tour de la dernière victoire d’un Français sur la plus grande course du monde. Deux hommes, Jean-François Bernard (3e en 1997) et Laurent Fignon (2e en 1989) l’avaient rapidement suivi avant Richard Virenque et son double podium (3e en 1996 et 2e en 1997). Ce dernier a raconté comment le Blaireau l’avait fait vibrer dans sa jeunesse. Il était de la génération d’après et avait, d’une certaine manière, assuré une continuité française sur le podium du Tour.

Bardet, une arrivée tranquille pour boucler la boucle

Gaudu n’a pas confirmé

Il s’est en revanche passé 17 ans entre le dernier podium de Virenque et celui de Jean-Christophe Péraud et Thibaut Pinot en 2014. Puisqu’il avait déjà un âge avancé, le premier n’a pas porté d’espoirs plus ambitieux sur ses épaules. Ce fut le cas pour Pinot puis pour Bardet. Les rêves n’ont pas dépassé le stade du fantasme et pourtant. Entre 2016 et 2018 pour le second, en 2019 pour le premier, le duo a bien fait partie des vainqueurs potentiels du Tour. Ils ont basculé vers autre chose sur les dernières années de leurs carrières respectives mais personne n’a pris leur place jusque-là.

Bien sûr, Guillaume Martin se balade autour des Tops 10 mais son potentiel limité le condamne à ces places. Evidemment, David Gaudu a terminé 4e d’un Tour de France relevé en 2022. Où se situe son niveau ? A cette hauteur ou bien plus bas ? Ses premiers tours de roue, au soutien de Pinot, laissaient entrevoir un potentiel important. Il l’est mais insuffisamment pour se mêler à la lutte avec les extraterrestres actuels. Peut-être aurait-il eu plus de chance à une autre époque.

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Gaudu après Martinez : les grimpeurs de Groupama distancés à plus de 70km du but

Qui alors ? Le départ de Pinot puis de Bardet va permettre de se rendre compte que derrière eux, la génération suivante, celle née à la moitié des années 90, n’a jamais véritablement brillé au plus haut niveau sur les grands tours, Gaudu mis à part. A 28 ans, Aurélien Paret-Peintre est un chasseur d’étapes, ce que n’est même pas Clément Champoussin (26 ans). Quant à Pierre Latour, un peu plus vieux (30 ans), il n’a jamais franchi le cap puis il fut gêné par ses énormes problèmes en descente.

Martinez, le vrai espoir ?

La suite, ce sont donc les coureurs de 25 ans ou moins. On prête à Kevin Vauquelin (23 ans) un avenir sur les courses de trois semaines. Son excellent premier chrono sur le Tour 2024 avait confirmé qu’il avait des capacités dans le domaine, bien plus que Pinot et Bardet évidemment. Mais après avoir gagné son étape (la 2e), le coureur de Arkéa B&B Hôtels a déçu. A-t-il débranché dans la tête ? Toujours est-il qu’on aurait aimé en savoir plus…

Restent donc les jeunes pousses et au premier rang desquelles, évidemment, Lenny Martinez. Le gamin a de l’or dans les jambes comme l’a prouvé son début de Tour d’Espagne 2023 ou encore sa première partie de saison 2024. Venu sur le Tour en « joker » de la Groupama-FDJ, il n’était à l’évidence pas en forme et n’a jamais pu peser. On n’en sait donc pas plus même si on lui projette les meilleurs résultats dans un futur proche.

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Martinez : « Une belle façon de terminer mon premier Tour »

On se demande tout de même s’il deviendra un chasseur de courses d’un jour et d’étapes ou s’il endossera le lourd costume du successeur potentiel, ce dont on lui parle déjà. On le sait très bon grimpeur, on l’a aussi découvert rouleur solide malgré un petit gabarit. Dimanche, il a pris la 11e place de l’ultime chrono du Tour, preuve aussi qu’il récupère bien. Si ce n’est pas lui, il faudra aller vers la génération suivante, celle des Paul Seixas ou Mathys Rondel que l’on annonce excellents, comme d’autres avant eux.

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