Cameroun : Extrême-Nord, Rapport de situation No. 43 – mai 2024 – Cameroon

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Ce rapport a été produit par OCHA en collaboration avec les partenaires humanitaires. Il couvre la période duer au 31 mai 2024.

FAITS SAILLANTS

• Au moins 43 civils tués et 8 personnes enlevées dans les départements du Mayo Tsanaga, Mayo Sava et Logone Chari.

• Quatre personnes, dont trois femmes et une fille, ont trouvé la mort dans un éboulement de terrain dans la ville de Maroua.

• Environ 830 personnes touchées par un incendie, survenu le 3 mai dans le site de personnes déplacées internes (PDI) de Barissé à Kerawa, dans le Mayo Sava. Deux autres incendies enregistrés dans le département du Logone-et-Chari causant des dégâts matériels importants.

CONTEXTE HUMANITAIRE

Le contexte humanitaire dans la région de l’Extrême-Nord n’a pas connu de changements majeurs au cours du mois de mai. Trois de six départements de la région sont toujours plus particulièrement affectés par l’impact du conflit armé, le Mayo Sava, Mayo Tsanaga et le Logone et Chari. Le contexte demeure caractérisé par des incursions et des attaques des groupes armés non étatiques (GANE) contre les civils et par l’impact des opérations militaires des forces de défense et de sécurité (FDS). Parmi les incidents sécuritaires, on rapporte des enlèvements et des meurtres de civils, l’utilisation d’engins explosifs improvisés (EEI), des actes de vandalisme sur les infrastructures scolaires, le rançonnage des pécheurs dans la zone du lac Tchad, le vol des biens et des denrées alimentaires. La criminalité est également présente et contribue à rendre l’environnement sécuritaire plus volatile. Un nombre total de 149 incidents sécuritaires ont été enregistrés, avec un bilan de 43 civils tués, 8 personnes enlevées, ainsi que des nombreux dégâts matériels.

Les deux grandes opérations militaires (Lake Sanityet Mountain Sanity, démarrées en mars 2024 dans la zone du Lac Tchad (Logone et Chari) et des monts Mandara (Mayo Tsanaga et Mayo Sava), se poursuivent. Il n’a pas été rapporté de conséquence sur le plan humanitaire à cette date. Toutefois, l’impact de ces opérations a amené plusieurs organisations à limiter leurs mouvements vers les zones des opérations militaires, en l’occurrence dans le département du Logone et Chari.

Les mouvements des populations enregistrés pendant le mois de rapportage sont liés, d’une part, aux incursions des GANE dans le Mayo Tsanaga, où 353 ménages, soit 2 723 personnes, se sont déplacés vers Mokolo (Wandai, Djamboutou, Sirak Gorai, Segoulé, Yebourga) en provenance de Tourou et, d’autre part, aux affrontements entre les pécheurs et les GANE à Ngourkouma, vers Blangoua dans le Logone et Chari. Il s’agit de 566 ménages (soit 2 926 personnes) partis de Ngourkouma, Bideine, Gorétalbousse, Ndogoré. Les besoins évalués, urgents et prioritaires, de ces populations déplacées demeurent l’assistance alimentaire, les abris/AME, l’eau et la santé.
Trois incendies ont été enregistrés le vendredi 3 mai 2024 dans le site de PDI de Bakarisse à Karawa, dans l’arrondissement de Kolofata (Mayo-Sava). Le bilan fait état de biens perdus, dont des vivres, du matériel de couchage, ainsi que du bétail.

Au total, 125 ménages, soit 830 personnes ont été affectés. Un incendie avait déjà été rapporté sur le même site en février 2024, où 14 abris avaient été consumés. Selon une première évaluation, 249 ménages, soit 1 827 personnes, ont été touchés. Les deux autres incendies se sont produits le 9 mai 2024 sur le site de PDI de Hilé-Alifa 2, faisant état de 4 maisons brûlées. Le site abrite environ 20 000 PDI depuis octobre 2023. L’origine de ces incendies reste inconnue, toutefois la qualité des matériaux utilisés (hautement inflammables), la promiscuité des abris, la forte chaleur et le manque d’eau à proximité des sites y favorisent la survenue d’incendies.

Le 2 mai 2024, un éboulement survenu au quartier Frolina dans la ville de Maroua, département du Diamaré, a causé la mort de trois femmes et d’une fillette et a blessé deux femmes. L’accident est survenu pendant que les victimes extrayaient des pierres dans une colline. La précarité des conditions de vie des populations favorise la pratique d’activités génératrices de revenus à risque, telles que l’extraction des pierres. Des sensibilisations sont organisées par le groupement des sapeurspompiers de Maroua.

Le démarrage de la saison des pluies a été marqué par des épisodes de vents violents qui ont entraîné des dégâts matériels importants. Le 28 mai 2024, des vents violents à Waza dans l’arrondissement de Waza, département du Logone et Chari, ont détruit les toitures de quatre salles de classe, un magasin de la commune, trois boutiques ainsi que les bureaux de la sous-préfecture et de la compagnie de gendarmerie. De plus, 21 abris ont été partiellement détruits par les vents touchant 37 ménages, soit 117 personnes, parmi lesquelles 3 personnes blessées, dont une femme et deux enfants après l’effondrement de leur maison. Les ménages ont pu reconstruire leurs abris grâce à la solidarité communautaire.

Concernant la menace d’EEI, sur les axes empruntés par les acteurs humanitaires, une session de sensibilisation aux dangers des EEI a été organisée à Maroua et à Kousséri.

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