Rencontre entre agriculteurs français et ivoiriens

Faut-il privilégier les projets de grande ampleur avec un budget européen à plusieurs centaines de milliers d’euros ? Ou bien miser sur des petits projets avec de nombreux échanges entre paysans français et africains ? Voici le dilemme auquel les membres de l’Afdi Centre-Val de Loire ont tenté de répondre lors de l’assemblée générale, le 7 juin à Orléans (Loiret).

Résultat : l’échelon régional porte un projet structurant et les collectifs départementaux agissent sur le terrain. C’est ce qui est mis en place depuis 2019, lorsque l’Afdi Centre-Val de Loire a décidé d’intervenir en Côte d’Ivoire. Le premier producteur mondial de cacao a perdu 90 % de ses forêts et la monoculture épuise les rendements. Avec le projet Vital, soutenu par l’AFD (2) à hauteur de 300 000 €, l’Afdi Centre renforce les pratiques agroécologiques auprès de cinq coopératives de l’UIREC (3). Après trois ans d’accompagnement, le projet Vital s’est terminé par des résultats positifs : la productivité de cacao est passée de 300 à 750 kg/ha.

En parallèle, les associations départementales se positionnent sur la diversification et les revenus des femmes. Ainsi, l’Indre-et-Loire accompagne un village sur la transformation du manioc en attiéké (coucous de manioc fermenté), l’Indre met en place de la pisciculture, le Loiret contribue à la création d’une filière de savon à base de cabosses de cacao, le Loir-et-Cher propose de l’apiculture et le Cher, une aide à la gestion.

Une ouverture au monde

En plus des traditionnelles missions en Côte d’Ivoire par des membres de l’Afdi, les élèves du lycée agricole du Chesnoy (Loiret) sont impliqués. Les échanges réguliers entre les élèves de BTS Acse et les bénévoles ont incité les étudiants à effectuer leur voyage d’études en Côte d’Ivoire. « Seuls deux élèves sur 23 étaient déjà sortis de France », souligne Patrice Vellard, président de l’Afdi Loiret. Après quelques jours sur place, les jeunes ont participé au décabossage dans une parcelle de cacaoyers. « C’était un moment très émouvant car tous questionnaient les Ivoiriens. Un dialogue s’est établi », ajoute Patrice. Cet hiver, des jeunes agriculteurs du Centre ont entrepris le même voyage. « J’ai été frappé par leur pauvreté. C’était juste avant les manifestations agricoles chez nous, le contraste était saisissant ! », se souvient Maxime Buizard, vice-président de JA Centre, qui a aussi été surpris par la structuration des cultures d’exportation comparativement à celle quasi inexistante des cultures vivrières.

Aude Richard

(1) Agriculteurs français et développement international. (2) Agence française de développement. (3) Union interrégionale des sociétés coopératives.

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