Le pessimisme du célèbre chroniqueur sénégalais Ibou Fall

Au pays de la Teranga, trop peu de personnes voient le duo Diomaye-Sonko durer dans le temps. C’est aussi le verdict de Ibou Fall, le célèbre patron du journal satirique « Le p’tit railleur ».

Correspondance à Abidjan, Bati Abouè

Même si le président sénégalais croit en son Premier ministre et qu’il n’a pas manqué de partager quelques anecdotes de leur vie carcérale qui ont, dit-il, raffermi leur amitié, beaucoup d’analystes et d’hommes politiques sénégalais perçoivent un clash sur la route de Bassirou Diomaye Faye et son premier ministre Ousmane Sonko.

L’un des derniers à lire dans ce marc du café exécutif n’est autre que l’intenable Ibou Fall, le patron du journal satirique « Le p’tit railleur », l’homme qui s’est surtout donné un nom dans le paysage du pays en publiant quatre livres estampillés « Sénégalaiseries » puis un cinquième intitulé « NTS, Nouveau Type de Sénégalaiseries » dans lesquels il dissèque à la hache la société sénégalaise et ses dirigeants qui nous gouvernent, affirme-t-il, selon les prismes de leurs vanités.

Ibou Fall a publié, la veille de l’interview-bilan du président sénégalais, une tribune dans laquelle il analyse le prévisible conflit à venir entre Diomaye Faye et Ousmane Sonko en dépit des démentis formels du président qui a encore profité de cette première interview pour démontrer son soutien à son premier ministre.

Le jeu de la division

Mais si beaucoup sont à ce point sûr que les deux hommes finiront par se détester et par se séparer, c’est bien parce que le ciel sénégalais a vu s’écrouler des duos d’exécutif que l’on croyait inséparables autrefois en raison de l’amitié, parfois longue, qui unissait les hommes qui les constituaient. Mais il y a également le dessein politique d’une partie de l’opposition qui joue sur la division des deux hommes pour espérer fragiliser le régime des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef). Et dans ce jeu binaire, Bassirou Diomaye Faye est présenté par le parti de Macky Sall comme le bien absolu contre Ousmane, le mal absolu.

« Bassirou Diomaye Faye est décrit comme un homme humble et respectueux de ses racines. Il vit en toute simplicité, préférant l’ambiance familiale de sa région natale à l’austérité du Palais. Il partage une amitié sincère avec Ousmane Sonko, qu’il considère comme le parrain de son fils, née d’une période passée ensemble en prison », écrit Ibdou Fall en prenant soin de distiller de manière sibylline les défauts du premier ministre que le président sénégalais éviterait de critiquer pour mieux « contourner les dysfonctionnements du Parlement actuel. » D’ailleurs, parfois, en désespoir de cause, Diomaye Faye solliciterait l’intervention directe d’Amadou Mame Diop pour améliorer le climat parlementaire, ajoute le patron du p’tit railleur.

Les relations entre le premier ministre sénégalais et la presse locale sont notoirement mauvaises. Ousmane Sonko n’a pas hésité à déférer devant des tribunaux locaux des activistes sénégalais qui lui ont prêté des penchants homosexuels alors même qu’il venait de critiquer sévèrement les occidentaux qui tentent, selon lui, d’imposer l’homosexualité à son pays. Ousmane Sonko n’hésite jamais non plus à donner des leçons de journalisme à la corporation qui y voit mépris et ingratitude. 

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