Au Sénégal, des experts du ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération se sont réunis, lundi 22 juillet 2024 à Dakar, pour élaborer la politique sénégalaise en matière d’économie bleue, laquelle, basée sur les ressources en eau, sera financée par le Millenium challenge corporation (MCC) du gouvernement américain.
Après avoir été financé par le MCC dans les domaines de l’agriculture, des transports et de l’énergie, le Sénégal est de nouveau éligible aux « compacts » – les financements – de cet organisme de coopération des États-Unis d’Amérique s’élevant souvent à des centaines de milliards de francs CFA.
Selon le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, « le choix porté sur le Sénégal est en grande partie lié à sa stabilité politique et sociale ».
A en en croire à Abdourahmane Sarr, la croissance économique sénégalaise est « durable », car elle est « soucieuse du climat, de la biodiversité et des écosystèmes », en guise de justification de la volonté des autorités américaines de financer la politique d’économie bleue du Sénégal.
« C’est donc avec enthousiasme que j’accueille ce nouveau compact […] lié à la notion d’économie bleue », a ajouté M. Sarr, précisant que Washington a décidé de financer cette initiative avant « l’avènement du nouveau leadership » au Sénégal, l’alternance survenue en mars 2024.
Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération a aussi expliqué que « l’économie bleue renvoie à l’ensemble des activités économiques liées aux écosystèmes marins, côtiers, ainsi qu’aux fleuves et aux lagunes », de nature à « améliorer les conditions de vie des populations par une croissance économique durable et inclusive, qui préserve la biodiversité ».
Poursuivant son speech, Abdourahmane Sarr qui s’est référé à une définition donnée de ce concept par la Banque mondiale a relevé que l’économie bleue est également l’utilisation durable des ressources océaniques en vue de la croissance économique et de l’amélioration des moyens de subsistance, qui préserve la santé des écosystèmes océaniques. « Cette définition se rapproche de celle qui a été retenue en janvier 2024 », a ajouté M. Sarr.
Qui a précisé qu’au Sénégal, il est question de « définir des pôles territoires à partir desquels va s’organiser le développement en comptant sur le secteur privé ».
De l’avis du ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, cette forme d’économie que veut soutenir le MCC au Sénégal concerne les régions de Dakar, Kaolack, Saint-Louis et Ziguinchor.
Abdourahmane Sarr a détaillé que « l’économie des côtes concentre près de 70 % de l’activité économique du pays. Les villes côtières sont plus connectées [que les autres] à l’économie mondiale. Elles peuvent, donc, être les locomotives des économies régionales ».
M. Sarr a invité les experts chargés d’élaborer la politique d’économie bleue du pays à faire en sorte qu’elle puisse aboutir à la promotion de « villes durables, assainies, accueillantes et sans bidonvilles ».
Pour sa part, Carrie Monahan, une employée du MCC a promis qu’« ensemble, on va développer des projets qui auront un impact très important et transformateur sur la croissance économique, surtout pour l’emploi […] des populations vulnérables. Ensemble, on va faire les premières ébauches […] Elles vont être développées en août et septembre… »
« D’ici à octobre, nous aurons des échanges interactifs pour arriver à proposer [au] gouvernement du Sénégal des piliers d’investissement et des réformes qui pourraient accélérer la croissance économique, inclusive et durable » du pays, a, de son côté, assuré Seydina Ousmane Sène, le coordonnateur national de l’organe chargé d’élaborer la politique d’économie bleue à financer par le Millenium challenge corporation.
M. Sène a souligné qu’il s’agira de s’assurer que tous les investissements proposés puissent contribuer à la protection de l’environnement et à la conservation de la biodiversité.
Moctar FICOU / VivAfrik
Crédit: Lien source
Les commentaires sont fermés.