Le président sénégalais accusé de renier ses principes après une nomination polémique

C’est sur des promesses de probité et en se forgeant une stature d’homme incorruptible que l’ancien opposant Bassirou Diomaye Faye est arrivé au pouvoir au Sénégal. Pourtant, depuis le jeudi 19 juillet et une série de nominations à la tête de diverses administrations effectuée en Conseil des ministres, l’exécutif se retrouve dans la tourmente.

Parmi ces 81 promotions, certaines semblent récompenser la proximité avec le parti au pouvoir, le Pastef, suggère Le Quotidien. L’une d’entre elles en particulier “risque d’être un caillou dans la chaussure du président [Faye] ou du Premier ministre [Ousmane Sonko]”, poursuit le journal dakarois.

“La rupture s’arrête aux portes du Conseil des ministres”

Il s’agit de la nomination de Sophie Nzinga Sy à la tête de l’Agence pour la promotion de l’artisanat. Retraçant son parcours, SeneNews la décrit comme une entrepreneuse, fondatrice d’une marque de prêt-à-porter de luxe et créatrice d’un programme de formation aux métiers du textile à destination des jeunes. Mais elle s’avère être aussi la fille de la ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall. Son père, Jacques Habib Sy, est quant à lui professeur de communication et membre du bureau du Pastef. De quoi prêter le flanc aux accusations de népotisme, affirme Le Quotidien dans un éditorial, faisant état d’une “énorme vague de réprobations médiatiques et numériques”.

Comme le remarque Dakaractu, le Pastef, quand il était encore la principale force d’opposition, s’était insurgé contre les nominations jugées “claniques ou familiales” effectuées par le pouvoir. Il promettait d’attribuer les postes à responsabilité sur la base du mérite et des compétences, impliquant le recours à des appels à candidatures. Il semble aujourd’hui reproduire les mêmes erreurs que ses prédécesseurs. “Ces pratiques […] ne doivent pas être reconduites sous l’ère d’une gouvernance qui nous a été présentée comme l’avènement d’une ère nouvelle”, ajoute Le Quotidien dans son éditorial.

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