Pays sahélien en grande partie désertique, la République du Mali, dont la capitale est Bamako est entourée de sept pays: la Guinée et la Côte d’Ivoire au sud-ouest, le Sénégal au sud-ouest, l’Algérie au nord, la Mauritanie à l’ouest, le Burkina Faso au sud et le Niger à l’est. Avec ces deux derniers pays, le Mali forme aujourd’hui l’Alliance des Etats du Sahel (AES), un groupe de pays sahéliens qui ont décidé en janvier 2023 de sortir de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dont ils étaient membre depuis sa création en mai 1975.
La population malienne est composée de plus de 24 millions d’habitants dont plus de 1,2 million vit dans la capitale Bamako. Plus de 27 groupes ethniques se partagent le territoire: les Bambaras, les Bozos, les Malinkés, les Sénoufos, les Peuls, les Soninkés, les Khassonkés, les Bwas, les Dogons, les Songhaïs. Langue officielle du pays depuis l’époque coloniale (1880-1960), le français est rétrogradé et considéré comme langue de travail à la suite du référendum du 23 juin 2023. Les langues nationales dont le bambara (parlé par plus de 50% de la population), le peul, le dogon, le songhaï, le soninké, ont désormais le statut de langues officielles.
Le pays regorge de richesses naturelles comme le fer, la bauxite, le manganèse, le gaz et l’uranium. L’exploitation de l’or positionne le pays à la troisième place sur le continent africain, après l’Afrique du Sud et le Ghana. L’exploitation aurifère a rapporté 856,9 milliards de FCFA (1.429.283.921 dollars américains) au budget national en 2021 selon un rapport de Gorée Institute, mais l’instabilité politique et sécuritaire entraîne de nombreux obstacles au développement.
L’économie du pays repose aussi sur le secteur agricole qui absorbe 80 % de la population qui cultive essentiellement le riz, le fonio, le sorgho, le blé, le maïs, le mil ; des tubercules: la pomme de terre, le manioc, l’igname ; et le coton.Toutefois, cette agriculture reste fragile face aux conséquences désastreuses de la sécheresse. Le secteur touristique est aussi confronté à l’insécurité depuis l’incursion de groupes jihadistes, mais profite de sites comme ceux de Djenné, du tombeau des Askia, de Tombouctou, et du Pays Dogon, tous classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Politiquement, le pays entretient un rapport compliqué avec la démocratie: plusieurs coups d’État ont secoué le Mali depuis son indépendance, acquise le 22 septembre 1960. Le pays a connu trois présidents élus démocratiquement: Modibo Keïta (1960-1968), premier président renversé par un coup d’État organisé par les forces armées sous la conduite de Moussa Traoré, qui occupe de facto la fonction de président de 1968 à 1991. Traoré est renversé à son tour par un coup d’État organisé par Amadou Toumani Touré (1991-1992), qui organise des élections et remet le pouvoir aux civils. Aux élections présidentielles de 1992, Alpha Oumar Konaré est élu président, et réélu en 1997 pour un second mandat. Amadou Toumani Touré est élu en 2002 et succède démocratiquement à Konaré. Réélu pour un second mandat lors de l’élection présidentielle du 29 avril 2007, il subit un coup d’État militaire et est renversé au soir de son second mandat par Amadou Haya Sanogo dans la nuit du 21 au 22 mars 2012. Sous pression de la communauté internationale, Sanogo remet le pouvoir à Dioncounda Traoré, président de l’assemblée nationale. Aux élections de 2013, Ibrahim Boubacar Keïta est élu président pour un mandat de cinq ans. Alors qu’il est reconduit lors des élections de 2018, il fait face à une crise politique en juin 2020 qui débouche sur son arrestation, le 18 août 2020, par des militaires putschistes ayant à la tête Assimi Goïta. Keïta démissionne et laisse la place à Assimi Goïta qui prend la tête du pays en tant que président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP). Goïta et le CNSP confient la destinée du pays à Bah N’Daw en septembre 2020, mais l’exercice du pouvoir de ce dernier est de courte durée puisqu’il est démis de ses fonctions par Goïta le 24 mai 2021. Depuis cette date, le Mali est sous un régime militaire, et Assimi Goïta dirige le pays en tant que chef d’État. Il est l’un des piliers de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
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