Mauvais départ pour les résultats trimestriels du luxe français et de la technologie américaine avec LVMH, Tesla et Alphabet
Le Nasdaq pourrait bien perdre plus de 1% ce mercredi à la suite de la contre-performance de Tesla et, dans une moindre mesure, d’Alphabet. Les chiffres comptables de constructeur de véhicules électriques, publiés mardi en fin de journée au titre du deuxième trimestre, n’ont pas répondu aux attentes des analystes à quasiment tous les niveaux, notamment sur la marge brute. L’espoir bâti sur l’intelligence artificielle, qui lui a permis de prendre 30% sur un mois, est retombé avec le report de la présentation, tant attendue, de son projet de taxis autonomes. Le groupe dirigé par Elon Musk, engagé dans une guerre des prix avec ses concurrents alors que la demande faiblit, perd plus de 8% en avant-Bourse.
La casse est moins importante pour Alphabet, en repli de 4% en amont de la séance américaine. La maison mère de Google n’a pas présenté des résultats « enthousiasmants » selon un analyste de Jefferies. Son chiffre d’affaires n’a dépassé que de 0,6% les prévisions du marché, le plus faible taux depuis au moins cinq ans et les recettes publicitaires de YouTube ont été inférieures aux anticipations des analystes. La bonne forme des « Sept Magnifiques » (Tesla, Alphabet, Apple, Amazon, Meta Platforms, Microsoft et Nvidia) est capitale pour la vitalité des marchés américaines. Les analystes prévoient une croissance des bénéfices de 30% au deuxième trimestre, contre 10% pour l’ensemble du S&P 500, selon les données compilées par Bloomberg Intelligence, mais les publications de Tesla et d’Alphabet pourraient écorner ses ambitions. « Ce que nous constatons depuis cette saison des résultats, c’est l’écart croissant entre le consensus plutôt optimiste des analystes sur les bénéfices et le ralentissement de la croissance économique, a souligné Benoit Peloille, directeur des investissements chez Natixis Wealth Management. Avec l’augmentation du chômage, il faut s’attendre à des résultats décevants et c’est ce que nous constatons. C’est vrai pour les Etats-Unis et, dans une certaine mesure, pour l’Europe. »
La baisse de demande en Chine lèse aussi LVMH
Le Cac 40 accuse un repli de 1,1% vers 14h50, à 7.512,4 points, dans un volume d’échanges de 1,2 milliard d’euros. Une baisse emmenée par les sociétés du luxe. La croissance du numéro un mondial du secteur, LVMH (propriétaire d’Investir), s’est ralentie au deuxième trimestre, notamment en Chine. Même le géant français ne fournit pas de chiffre précis pour ce marché clé, il indique que les ventes en Asie hors Japon ont reculé de 10% au premier semestre, ce qui implique une baisse de 14% sur la période avril-juin. Son action recule de 4,3%, au plus bas depuis six mois, et dans son sillage Kering et Hermès, qui publient respectivement ce soir et demain soir, cèdent 4,1% et 1,9%. Le titre Christian Dior abandonne 4,5%.
BNP Paribas est également mal orienté (-0,8%) après la chute des revenus d’intérêt de sa banque de détail en France. Mais la plus forte baisse dans le secteur bancaire revient à Deutsche Bank. Lanterne rouge du Dax avec un recul avoisinant 6%, l’établissement allemand a subi sa première perte trimestrielle en quatre ans (143 millions d’euros), a relevé sa prévision 2024 de pertes de crédit pour l’ensemble de l’année et qu’il s’abstiendrait très probablement de procéder à un deuxième rachat d’actions cette année.
Des PMI moins bons que prévu en zone euro et en Allemagne
Hors Cac, Dassault Aviation bondit de 8,7%, alors que l’avionneur a enregistré une hausse de ses résultats au premier semestre, en dépit d’un contexte qui demeure difficile sur la chaîne d’approvisionnement. La reprise de la croissance du chiffre d’affaires et les fortes prises de commandes sont appréciées par les investisseurs.
Nexans gagne 6% après avoir relevé ses perspectives annuelles, avec un excédent brut d’exploitation ajusté attendu entre 750 et 800 millions d’euros, contre une fourchette de 670 à 730 millions précédemment, grâce notamment à une bonne performance au premier semestre et à l’effet de l’intégration de l’italien La Triveneta Cavi.
Ne délaissons pas la macroéconomie car l’agenda s’étoffe aussi de ce côté-là. L’activité du secteur privé en zone euro échappe de justesse à la zone de contraction avec un indice PMI préliminaire à 50,1 en juillet, au plus bas depuis février et 0,8 point de moins qu’en juin et qu’attendu. Ce loupé peut être attribué à l’Allemagne, où l’activité s’est étonnamment contractée. Pour la France, l’indice s’est maintenu sous le seuil de 50, mais, à 49,5, il dépasse les estimations. « Les données flash signalent une quasi-stagnation du secteur privé ce mois-ci, cette tendance masquant toutefois des divergences à l’échelon sectoriel. La forte détérioration de la conjoncture du secteur manufacturier a en effet contrebalancé la croissance modérée des services, a déclaré Cyrus de la Rubia, chef économiste à la Hamburg Commercial Bank. D’après notre modèle de prévision immédiate, le ralentissement économique observé ces derniers mois n’exclut toutefois pas la possibilité d’une croissance du PIB au troisième trimestre. »
La Banque du Canada rendra sa décision de politique monétaire à 15h45 et une baisse de taux, une deuxième consécutive, est anticipée, à 4,5%.
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