Sarthe. 32 ans après les JO de Barcelone, Dominique Chauvelier s’implique dans les Jeux de 2024

Dominique Chauvelier fait partie du cercle fermé des habitants de la Sarthe à avoir participé aux Jeux olympiques. Et il est tout simplement devenu une légende de son sport.

C’est place Henri-IV à La Flèche (Sarthe), au bar de la Civette que nous a donné rendez-vous Dominique Chauvelier, il y a quelques semaines.

S’il habite Le Mans depuis 2001, l’homme reste attaché à la ville de La Flèche, où il a vécu une grande partie de sa vie.

C’est là qu’il a fait ses débuts en course à pied, en 1969. « J’étais un gamin plutôt solitaire et introverti. Alors que j’étais en 5e, avec un copain, je voulais faire du vélo ou de la course à pied. À cette époque-là, un vélo, ça coûtait cher. Issu d’un milieu modeste, je n’ai même pas osé demander à mon père d’acheter un vélo. À 13 ans, je suis allé au stade de Montréal (ndlr : à La Flèche) avec une paire de chaussures classique. »

Champion de la Sarthe à 15 ans

Il participe à des cross et des épreuves sur piste. « Naturellement, un gamin qui est un peu volontaire et qui s’entraîne va vite progresser. »

À 15 ans, il devient champion de la Sarthe puis champion des Pays de la Loire. « En minime, j’étais moyen », puis en cadet, il figure parmi les meilleurs Français. Et il intègre l’équipe de France en junior.

Chez les grands, il passe sur la route et réalise ses premiers marathons à 22 ans. « Et c’est parti. »

Je travaillais à la Banque populaire à La Flèche. Comme j’ai été champion de France de marathon, j’ai profité des premières conventions de haut niveau. Je travaillais à mi-temps comme athlète de haut niveau. Naturellement, j’ai progressé.

En 1988, « Chauchau » comme on le surnomme souvent, décide de prendre un congé sabbatique. « C’était pour préparer les Jeux de Séoul (Corée du Sud). Je n’y suis pas allé parce que j’ai merdé à la sélection (sic) ».

31e aux Jeux olympiques de Barcelone

Dominique Chauvelier participe à des compétitions internationales avec notamment une 3e place aux championnats d’Europe de Split (Croatie). Une performance qui lui permet de se qualifier automatiquement pour les Jeux olympiques.

Mais alors, quel est son souvenir des JO de Barcelone ?

J’en garde un souvenir mitigé. Deux mois avant à La Flèche, j’ai battu le record de France du 25 et du 30 kilomètres sur piste. Je me suis dit, cela va me servir de préparation et ça va me servir pour le marathon.

Mais un mois et demi plus tard, le marathon ne s’est pas aussi bien passé que prévu. « C’était en plein cagnard. J’ai craqué à la fin et je fais 31e (en 2h19’09). »

Toute une délégation du département de la Sarthe avait fait le déplacement pour soutenir Dominique Chauvelier. Notamment, le maire de La Flèche de l’époque, Guy Michel-Chauveau. « Il y avait une belle dynamique autour de moi », confie le Sarthois.

« Les derniers beaux jeux »

Mais alors comment le Fléchois a-t-il profité de l’ambiance des Jeux olympiques ? 

Le marathon se déroule le dernier jour des JO. J’ai été la dernière semaine sur place. C’est un peu particulier, car avant la course, tu te concentres. Je suis quand même allé voir un peu de vélo, de cyclisme sur piste et les épreuves d’athlétisme. Je les ai plus appréciés en 2004, quand j’étais consultant pour Eurosport et j’étais en plus entraîneur de Corinne Raux qui a fait 15e au marathon des JO d’Athènes. 

Dominique Chauvelier confie cependant : « Je ne sais pas si je suis objectif, mais c’est peut-être les derniers beaux Jeux olympiques. Il y avait la dream team en basket (ndlr : le surnom à l’époque de l’équipe nationale américaine), Carl Lewis en athlétisme…. Les jeux d’après, c’est devenu trop business. »

Aujourd’hui âgé de 67 ans, Dominique Chauvelier reste toujours actif dans le domaine de la course à pied. Il a notamment créé sa société Endurance événement et a inventé le concept de meneur d’allures.

L’ex-athlète de haut niveau a également été consultant sur Eurosport avec Alexandre Pasteur et pour différentes marques comme Adidas. Il assure l’animation de grandes courses en France. Dominique Chauvelier est aussi président du club basé au Mans Run and Freedom, qu’il a créé.

Pour un tour-opérateur, Dominique Chauvelier accompagne régulièrement des coureurs, sur les grands marathons mondiaux (Londres, Berlin, Chicago, New York…). « Malgré mon grand âge (rires), je continue à vivre de ma passion. Souvent on dit qu’un sportif quand il arrête, il y a ce qu’on appelle la petite mort. Mais moi mes performances ont commencé à baisser et j’ai continué à vivre de tout cela. Tout en courant dans les catégories masters (vétérans). J’ai gagné le marathon de New York dans les catégories masters ».

Dans l’organisation du marathon pour tous

Dominique Chauvelier va goûter à l’ambiance des Jeux olympiques 2024. Il sera partie prenante de l’organisation du marathon pour tous. « Mais j’aurai aussi normalement un dossard sur le dos. C’est une boucle qui se termine, en faisant les JO, d’abord à haut niveau, et puis en populaire, dans l’organisation. »

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