Dans un communiqué, la compagnie Corsair qui dessert l’Afrique et les Outre-mer informe que la République du Congo a décidé de se retirer des discussions en vue de finaliser un nouveau tour de table capitalistique pour la compagnie. Dans le cadre du plan de restructuration de la compagnie, le pays africain devait mettre sur la table 15 millions d’euros.
Ce ne sera pas le cas. “Dans le cadre des discussions entre Corsair et la République du Congo, la République du Congo et les actionnaires de la compagnie (OMRP) ont décidé d’un commun accord de limiter leur partenariat autour de leur coopération commerciale et opérationnelle à l’ouverture de la ligne Paris- Brazzaville”, explique la compagnie dans son communiqué. Pourquoi cette décision ? “La République du Congo a décidé de concentrer ses moyens sur le développement de sa compagnie nationale pour les liaisons domestiques et régionales avec le soutien stratégique de la compagnie Corsair qui, de son côté, entend bien poursuivre l’ouverture de la ligne Paris-Brazzaville, en collaboration avec les autorités congolaises”, poursuit la compagnie.
Corsair toujours sous le coup d’une enquête de Bruxelles
Cette décision ne devrait pas remettre en cause le plan de restructuration de la compagnie française. Puisqu’en parallèle, un nouvel actionnaire privé a été identifié. “Le PDG de Corsair, Pascal de Izaguirre, et les actionnaires de la compagnie Corsair (OMRP) ont d’ores et déjà identifié un nouvel actionnaire privé d’un groupe français pour compléter ce nouveau tour de table, preuve d’une attractivité renforcée de la compagnie. L’arrivée de ce nouvel actionnaire ne modifiera en rien le plan d’affaires projeté et transmis à la Commission européenne”, précise le communiqué.
Cette décision tombe au mauvais moment pour la compagnie alors qu’une enquête a été ouverte par la Commission européenne sur son plan de sauvetage. La Cour de justice européenne avait vertement critiqué la Commission pour avoir approuvé trop facilement les aides d’État à Air France. Pas question de faire la même erreur, d’où la volonté de la Commission de se pencher sur le plan de sauvetage de la compagnie aérienne qui dessert les Outre-mer et l’Afrique.
Le plan de restructuration de Corsair prévoit que l’État renonce à exiger le remboursement de prêt et de report de charges sociales obtenus durant la crise Covid à hauteur de 136,9 millions d’euros, rappellent les Echos dans son édition de mardi. Ce plan est pourtant une condition nécessaire à la recapitalisation de la compagnie pour un montant de 30 millions d’euros. La Commission cherche à déterminer s’il s’agit d’une nouvelle aide d’État de la part de la France pour soutenir la compagnie aérienne. Dans ce cas là, il pourrait s’agir d’une distorsion de la concurrence. Si Air France et Air Austral ont bénéficié d’un plan de restructuration, ce n’est pas le cas d’Air Caraïbes et French Bee. Les conclusions de cette enquête sont attendues à la fin de l’année.
Julien Delarue
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