huit communautés mi’kmaques poursuivent le gouvernement

Huit communautés mi’kmaques ont revendiqué des titres ancestraux sur la plupart du territoire du Nouveau-Brunswick l’an dernier. Mais ils affirment que le gouvernement provincial n’est pas intéressé à négocier hors cour, et ont décidé d’aller devant les tribunaux.

Il s’agit des communautés d’Amlamgog (Fort Folly), Natoaganeg (Eel Ground), Oinpegitjoig (Pabineau), Esgenoôpetitj (Burnt Church), Tjipõgtõtjg (Buctouche), L’nui Menikuk (Indian Island), Ugpi’ganjig (Eel River Bar) et de la nation mi’kmaque de Metepenagiag.

Les terres visées par leurs revendications de titres ancestraux comprennent la majeure partie du territoire du Nouveau-Brunswick, ainsi qu’une partie des eaux entourant la côte est de la province.

Dans un communiqué, les chefs mi’kmaqs précisent explicitement qu’ils ne cherchent pas à s’emparer des propriétés des gens du Nouveau-Brunswick, et qu’ils veulent plutôt obtenir des dédommagements de la part du gouvernement provincial pour leurs terres qui ont été «prises et utilisées» sans leur consentement.

Les communautés mi’kmaques cherchent aussi à faire partie de la prise de décisions quant aux développements qui ont lieu sur ce territoire.

«Les Mi’kmaqs n’ont aucune intention et ne veulent pas s’emparer de la maison, du chalet ou de la propriété de quiconque. Si nous obtenons gain de cause, votre vie et vos biens ne changeront pas. Vous payerez toujours des taxes au gouvernement du Nouveau-Brunswick», indique le chef Bill Ward, de Metepenagiag.

L’organisme Mi’gmawe’l Tplu’taqnn Inc, qui représente les communautés mi’kmaques de la province, indique que les communautés autochtones n’ont jamais cédé ces terres à la Couronne.

Terry Richardson, chef de la première nation de Pabineau, affirme que les huit communautés mi’kmaq ont été contraintes à poursuivre le gouvernement du Nouveau-Brunswick puisqu’il ne voulait pas négocier, contrairement au gouvernement fédéral.

«On a essayé. Ça fait quatre ans que je dis […] qu’on n’a pas de relation avec la province du Nouveau-Brunswick. On n’est pas capables de s’asseoir à la table pour négocier avec ce premier ministre-là, il ne veut pas», tonne-t-il.

La poursuite fait écho à un autre recours en justice de la part de communautés Wolastoqiyik qui revendiquent aussi des titres ancestraux sur une bonne partie du territoire de la province.

En réponse, le gouvernement provincial a affirmé à plusieurs reprises que contrairement à ce qu’affirment les chefs wolastoqiyik, ils voudraient prendre contrôle des propriétés privées des gens du N.-B., ce que la Nation Wolastoqey a nié.

La communauté autochtone d’Elsipogtog a également revendiqué des titres ancestraux sur environ 30% des terres du N.-B. en 2016. En 2019, ils ont obtenu un protocole d’entente avec le gouvernement fédéral censé mener à de possibles négociations.

Terry Richardson indique que des discussions ont lieu avec les autres peuples autochtones au sujet du chevauchement entre les terres revendiquées.

Contrairement à la Nation wolastoqey, les huit communautés mi’kmaques qui ont annoncé leur poursuite jeudi ne poursuivent pas des entreprises forestières pour leur utilisation des ressources naturelles.

«C’est la province qui a donné le droit à ces entreprises d’opérer sur le terrain, ça veut dire que c’est la province qu’on poursuit», précise Terry Richardson.

«Le gouvernement du Nouveau-Brunswick vient d’être informé de cette grave action en justice. Nous l’examinerons et y répondrons bientôt», a indiqué un porte-parole du gouvernement provincial jeudi.

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