Le minier Orano, plombé par les tensions avec la junte au Niger

Publié le 26 juillet 2024

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Le spécialiste français du combustible nucléaire Orano a fini le 1ᵉ semestre avec une perte de 133 millions d’euros, plombé par ses difficultés à mener ses activités minières au Niger, en raison d’un contexte politique « très dégradé » depuis l’arrivée, il y a tout juste un an, du régime militaire d’Abdourahamane Tiani au pouvoir.

« Ces résultats sont marqués par un événement non récurrent et assez impactant, qui est le contexte politique très dégradé au Niger », a résumé le directeur financier du groupe, David Claverie.

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Malgré la dynamique engendrée par le contexte favorable au nucléaire, qui tire vers le haut les prix de l’uranium naturel et le secteur de la conversion-enrichissement d’uranium, le groupe a enregistré une perte de 133 millions d’euros, après un bénéfice net de 117 millions d’euros, au 1ᵉʳ trimestre 2023.

Cette perte est principalement due à « 197 millions d’euros » de « provisions et dépréciations » passées au cours du semestre, a précisé le directeur financier.

Dans l’incapacité d’exporter sa production d’uranium

Les dépréciations concernent le permis d’exploitation du gisement d’Imouraren, retiré en juin au groupe par les autorités du Niger (69 millions), ainsi que des actifs de sa filiale Somaïr en grande difficulté, la seule mine exploitée par Orano dans le nord du Niger depuis 1971, pour un montant de 105 millions d’euros. Le groupe a en outre prévu 23 millions de provisions pour des risques divers, notamment fiscaux dans le pays.

Un an jour pour jour après l’arrivée au pouvoir de la junte, l’unique mine d’Orano en exploitation au Niger dans la région d’Arlit, la Somaïr, se trouve aujourd’hui dans l’incapacité d’exporter sa production de concentré d’uranium, en raisons de difficultés logistiques.


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Dans ce contexte, la société Somaïr « se retrouve dans une situation de difficulté financière très importante qui risque de la mettre en cessation de paiement à court ou moyen en terme, dans les mois qui viennent », a prévenu le directeur financier.

« Il y a un petit faisceau d’indices qui nous montrent que les autorités locales ne sont pas du tout dans la situation de faciliter l’exploitation. Le fait de nous avoir retiré le permis est également un signe », a-t-il souligné.

La mine de Madaouéla. © GoviEx

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Le régime militaire au pouvoir à Niamey, qui a fait de la souveraineté un de ses mantras, a plusieurs fois répété qu’il souhaitait revoir en profondeur le système d’exploitation des matières premières sur son sol par des compagnies étrangères.

Un CA stable

Orano s’est toutefois voulu rassurant sur la sécurité d’approvisionnement de ses clients, qui « reste assurée grâce à la diversité de ses sources d’approvisionnement », au Canada et au Kazakhstan.

Malgré ses ennuis au Niger, le groupe a confirmé ses perspectives pour la fin d’année, avec un chiffre d’affaires stable autour de 4,8 milliards d’euros et un taux de marge d’Ebitda sur chiffre d’affaires maintenu entre 22 % et 24 %.

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