l’escrime, un sport, trois armes – Libération

Les tournois d’un sport traditionnellement gros pourvoyeur de médailles pour la France se dérouleront du 27 juillet au 4 août dans le cadre somptueux du Grand Palais.

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Parce que c’est une discipline qui a apporté 123 médailles (plus que tout autre sport) à la France depuis la renaissance des Jeux en 1896, parce qu’elle se disputera sous la verrière du Grand Palais et parce que l’année préolympique a été particulièrement agitée dans le camp bleu, l’escrime promet d’être l’un des sports phares de la première semaine des Jeux. Si chacune requiert des qualités et des personnalités spécifiques, «les trois demandent de concentration endurance, explosivité, coordination et précision», pose Pierre Guichot, directeur des équipes de France. Ce qu’il faut savoir.

Le fleuret

C’est la plus connue car généralement c’est l’arme que les enfants saisissent quand ils démarrent l’escrime, ce qui est possible dès 5 ans, selon Pierre Guichot. «C’est l’arme d’étude, on peut débuter avec l’épée ou le sabre dans certains clubs. Si l’on veut faire de la compétition, il faut choisir tôt. Après 15 ans, c’est trop tard pour changer d’arme.» Le fleuret est une arme d’estoc, c’est-à-dire que l’on touche de la pointe de la lame. «Il demande beaucoup de précision, décrypte Pierre Guichot, car la zone de touche est très restreinte : le buste, le dos et la bavette [la partie du masque qui protège la gorge, ndlr].»

C’est une arme de convention, comme le sabre, ce qui peut rendre les assauts difficilement lisibles pour les néophytes, et les arbitres y ont un rôle primordial dans la désignation du tireur qui a marqué la touche : ils dissèquent chaque action pour expliquer leur décision. «Pour faire simple : la priorité est donnée à l’attaque et l’attaqué doit reprendre la priorité en esquivant la lame de l’adversaire d’un mouvement du corps ou en effectuant une parade-riposte [écarter le fer de l’adversaire avant de l’attaquer], explique le directeur des équipes de France. Par rapport aux sabreurs ou épéistes, le fleurettiste est le plus posé, le plus joueur d’échecs.»

Le sabre

Comme le fleuret, c’est une arme de convention. C’est une arme d’estoc et de taille, on peut toucher de la pointe et du tranchant sur toute la partie supérieure du corps (tête comprise). La zone de touche s’explique historiquement : c’était l’arme des cavaliers et il ne fallait pas blesser le cheval. «Elle exige donc moins de précision que le fleuret, mais énormément d’explosivité, selon Pierre Guichot. La tonicité peut compenser un déficit de taille. Le sabreur est un combattant dans l’âme, un peu bandit, il faut impressionner l’arbitre, crier sur chaque touche, jouer la commedia dell’arte. Il n’y a pas de temps d’observation, il faut savoir ce que l’on va faire dès qu’on est en garde. Au sabre, on peut perdre le fil et prendre dix touches consécutives. Au fleuret et à l’épée, on peut plus facilement rectifier le tir.»

L’épée

Arme d’estoc, où l’on peut toucher des pieds à la tête, elle n’est pas soumise à une convention. L’attaquant n’est pas prioritaire. Autre particularité en découlant, c’est la seule arme qui admet les touches doubles : les deux épéistes marquent le point sur la même action s’ils ont atteint l’adversaire quasi en même temps. Contrairement au sabre et au fleuret, une sorte de coque, juste avant la poignée, protège la main du tireur. «Du fait de l’absence de convention, l’épée demande un peu de roublardise, analyse Pierre Guichot. Il y a des phases d’observation. Il faut jouer avec son adversaire, ne pas se précipiter. Stratégiquement, si on mène de deux ou trois touches, on peut laisser venir son adversaire, l’obliger à se découvrir pour le contrer. On peut aussi se contenter de jouer les touches doubles jusqu’à la fin du match. On dit que l’épéiste doit être grand, posséder une grande ouverture. Exemple parfait : le Français Luidgi Midelton, récent champion d’Europe, qui mesure 1,93 m. Contre-exemple, Romain Cannone, champion olympique en titre, qui fait le “petit bonhomme” et profite de son 1,73 m pour littéralement passer sous son adversaire. Mais c’est très énergivore. Comme le fleuret, l’épée autorise la flèche : une sorte d’attaque en courant.»

Le déroulé d’un match

A l’épée et au fleuret, le match se déroule en trois tiers-temps de trois minutes avec une minute de pause à chaque interruption. Le vainqueur est celui qui a marqué le plus de touches à l’issue du temps réglementaire ou le premier à avoir inscrit 15 touches. En cas d’égalité à la fin du temps réglementaire, le match se joue à «la mort subite» : le premier qui touche l’emporte. Au sabre, une pause d’une minute intervient quand un tireur atteint 8 touches, «la spécificité du sabre fait qu’il est très rare qu’on atteigne les neuf minutes d’un match. Généralement, l’un des tireurs a atteint les 15 touches avant», explique Pierre Guichot.

Le programme d’escrime aux JO

Les épreuves démarrent le 27 juillet pour s’achever le 4 août.

Distribution des médailles :

27 juillet. Epée femmes. Sabre hommes

28 juillet. Fleuret femmes. Epée hommes

29 juillet. Sabre femmes. Fleuret hommes

30 juillet. Epée par équipes femmes.

31 juillet. Sabre par équipe femmes

1er août. Fleuret par équipes femmes

2 août. Epée par équipes hommes

3 août. Sabre par équipes femmes

4 août. Fleuret par équipes hommes

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