APPELS A LA CANDIDATURE DE OLIGUI NGUEMA A LA PRESIDENTIELLE AU GABON : Comme un air de déjà vu

Le tombeur de la dynastie Bongo, Brice Clotaire Oligui Nguema, se succèdera-t-il à lui-même au terme de la Transition en cours au Gabon ? Tout porte à le croire même si l’intéressé, muet comme une carpe, laisse encore planer le mystère sur cette question. Et pour cause.

D’abord, des voix se font entendre, demandant au général de faire acte de candidature. C’est le cas, ce samedi, du vice-Premier ministre, Alexandre Barro Chambrier, qui, devant les cadres de son parti, le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), a été, sans équivoque, sur la question. « Si le président Brice Clotaire Oligui Nguema est candidat, alors notre parti, toutes les forces autour de nous, soutiendront cette candidature et nous ne présenterons pas de candidat ». Cette déclaration de l’opposant historique à la famille Bongo, vient apporter de l’eau au moulin de Gervais Oniane, Haut- représentant personnel du chef de la Transition, autre ancien opposant au régime déchu et fondateur de l’Union pour la République (UPR) qui avait déjà demandé à l’officier supérieur des forces armées gabonaises, de troquer le treillis contre le costume à la fin de la période transitoire. La manœuvre est donc claire : en s’entourant d’ex-opposants comme d’ailleurs d’anciens soutiens du président renversé, Ali Bongo, le chef de la Transition, cherche à rallier à sa cause une grande partie de la classe politique avec le dessein non encore officiellement avoué de briguer un mandat, lors du scrutin censé ramener le Gabon à l’ordre constitutionnel normal.

 

On est fondé à croire que derrière ces appels, le général est à la manœuvre

 

C’est pourquoi, l’on est fondé à croire que derrière ces appels, le général, en fin tactique militaire, est à la manœuvre. Ce sont donc des appels suscités comme l’on a pu le voir ailleurs. Ceux qui rêvaient du scenario des militaires qui viennent mettre de l’ordre dans la maison et se retirer comme l’on a pu le voir à une autre époque avec Amani Toumani Touré (ATT) au Mali ou un peu avant lui John Jerry Rawlings au Ghana, peuvent désenchanter. Nous sommes bien dans le scenario du balayeur de la maison qui cherche à s’y installer. Et d’ailleurs, les signes avant-coureurs de la manœuvre sautent aux yeux.

Le premier de ces signes est la modification de la Charte de la Transition pour permettre au Chef de la Transition d’être candidat au scrutin de fin de Transition. L’on sait, en effet, que la première mouture de la loi, interdisait aux ministres de la Transition de briguer des mandats électifs. Le Général Oligui Nguema qui cumulait avec son rôle de Chef de Transition, le portefeuille de ministre de la Défense, s’est donc intentionnellement défait de cette interdiction légale pour préparer sa candidature et mieux s’ouvrir un boulevard. Le second signe avant-coureur est l’activisme du Général Oligui Nguema. En effet, l’homme semble déjà dans les sarting-blocks en multipliant les déplacements et les meetings sur le terrain. Ses partisans n’hésitent pas à mettre, à l’occasion, en exergue ses réalisations en si peu de temps à la tête de l’Etat et sa détermination à doter le pays d’infrastructures de base.

L’un dans l’autre, l’on peut dire que les dés sont jetés pour le scrutin présidentiel au Gabon surtout que l’on sait qu’en Afrique, l’on n’organise pas les élections pour les perdre. Sauf bien sûr si l’on se retrouve dans le scenario toujours spectaculaire du Sénégal. Mais le Gabon n’est pas le Sénégal, pourrait-on dire.

 

SAHO


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