Victoire majeure des séparatistes face à l’armée et ses alliés russes

Mouvement pour le salut de l’Azawad

Le 28 juillet, les séparatistes maliens ont annoncé une victoire décisive contre l’armée malienne et ses alliés russes près de la frontière algérienne, dans la région de Tinzaouatene.

« Nos forces ont définitivement anéanti ces colonnes de l’ennemi samedi. Un important matériel roulant et armement a été saisi ou endommagé. Les rares survivants des rangs Famas et de la milice (russe) Wagner ont été faits prisonniers« , a déclaré Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte-parole d’une alliance des groupes armés séparatistes à dominante touareg (CSP-DPA). Cette affirmation a été accompagnée de la diffusion de nombreuses vidéos montrant des cadavres, des équipements militaires capturés et des soldats blancs, présentés comme des mercenaires russes, faits prisonniers.

« Cette victoire est une réponse claire à ceux qui sous-estiment notre détermination à défendre notre territoire et notre peuple« , a ajouté Ramadane. « Nos forces ont infligé à l’ennemi des pertes considérables, mettant ainsi à mal leur capacité à poursuivre leur agression. »

Côté séparatistes, les pertes ont été évaluées à sept morts et douze blessés. « Le CSP-DPA se félicite de cette victoire arrachée par ses hommes, images et vidéos à l’appui durant toutes ces batailles« , poursuit le communiqué. « Aucun amalgame ou autres propagandes subtilement hostiles à notre engagement ne peut nous voler notre éclatante victoire (…) Cette victoire est un pas de plus vers la réalisation de notre rêve d’un Azawad libre et indépendant« , a déclaré un autre porte-parole séparatiste.

Déclarations des deux camps

De son côté, l’armée malienne a reconnu des mouvements de troupes dans la zone mais a minimisé l’importance de l’affrontement. « Cinq cibles terroristes ont été traitées avec succès par les vecteurs aériens Famas« , a-t-elle affirmé.

Les groupes jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) ont également revendiqué une attaque contre un convoi de l’armée malienne et de ses alliés russes, affirmant avoir tué 50 Russes et 10 Maliens. Les séparatistes ont démenti la participation du GSIM à ces combats.

« Les exactions commises par les forces gouvernementales et leurs mercenaires russes ne resteront pas impunies », a déclaré un cadre du mouvement séparatiste. « Nous appelons la communauté internationale à condamner ces agissements et à soutenir notre lutte légitime (…) Cette bataille marque un tournant dans le conflit et démontre que la solution militaire n’est pas viable« , a-t-il ajouté. « Nous sommes prêts à négocier une solution politique juste et durable, mais nous ne céderons jamais sur nos droits fondamentaux. »

Contexte historique

Ce conflit s’inscrit dans une longue histoire de tensions. Depuis l’indépendance du Mali en 1960, le nord du pays a connu plusieurs rébellions touarègues :

1963-1964 : Première rébellion pour l’autonomie
1990-1995 : Insurrection aboutissant à des accords de paix peu appliqués
2006 : Révolte rapidement réprimée
2012 : Rébellion majeure menant à une brève déclaration d’indépendance de l’Azawad

Après la rébellion majeure de 2012, des efforts diplomatiques ont conduit aux accords d’Alger en 2015. Ces accords, signés entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord, visaient à mettre fin au conflit et à promouvoir la paix et la réconciliation. Ainsi, ils prévoyaient une plus grande autonomie pour les régions du nord, des investissements dans le développement local, et l’intégration des combattants rebelles dans les forces de sécurité nationales. Cependant, la mise en œuvre de ces accords a été lente et partielle, générant des frustrations de part et d’autre. Cependant, les retards et les obstacles dans l’application des accords ont contribué à maintenir un climat d’instabilité et de méfiance. Ces écueil ont ouvert la voie à de nouvelles tensions et confrontations.

Cette victoire séparatiste remet en question l’efficacité de l’approche militaire du gouvernement malien. C’est pourquoi elle souligne l’urgence d’une solution négociée pour stabiliser la région.

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