Cette brigade est constituée de 295 agents issus en partie de la police du district et des polices municipales des treize communes du district d’Abidjan. Elle sera dirigée par un officier de police en exercice qui sera assisté d’un adjoint.
Dans son discours de lancement, Ibrahima Cissé Bacongo, le ministre-gouverneur du district d’Abidjan a énuméré les missions assignées à cette brigade :
« Elle a pour mission la libération des emprises des grandes artères, la libération des espaces publics, la libération des espaces non constructibles qui sont occupés. Mais également, ils doivent veiller à l’application de l’arrêté portant interdiction du commerce ambulant, de la mendicité et de l’utilisation des charrettes à bras« , a déclaré Ibrahima Cissé Bacongo.
Les vendeurs ambulants menacés
De nombreux espaces publics dans la capitale économique sont occupés par des commerçants et des petits restaurateurs comme Jeannette Kouamé. Elle occupe une partie du trottoir dans la partie sud de la ville depuis un peu plus de dix ans. Aujourd’hui, son activité est menacée.
« Vraiment, si on nous chasse là, je peux même piquer une crise. Parce que c’est sur ça que je compte pour tout. Mes enfants à l’école, ma maison, tout ! J’emploie au moins six personnes. Si on nous chasse de là, on devient quoi, on fait quoi ? », s’émeut-elle.
Les vendeurs ambulants représentent toutefois un danger pour la circulation. Issouf Soumahoro est conducteur de camion et il a un jour percuté trois vendeurs au carrefour Solibra, en plein centre d’Abidjan. Il a mis ensuite du temps à se remettre de ses émotions. C’est pourquoi il salue cette initiative du district.
« C’est une bonne décision, ça va faciliter la circulation« , estime-t-il.
Des mesures à appliquer avec intelligence
En plus de l’interdiction de la mendicité sur la voie publique, de la lutte contre les fumoirs clandestins et de l’utilisation des charrettes à bras, il est aussi interdit désormais de faire ses besoins en plein air à Abidjan.
Président de l’ONG Amistad, Brice Délagneau considère ces mesures comme nécessaires. Mais il demande aussi aux autorités de les appliquer avec intelligence.
« Cependant, nous mettons quand même quelques réserves et nous faisons quelques plaidoyers. Notamment à l’endroit des agents chargés de la mise en œuvre de cette initiative. Il faut qu’il y ait beaucoup d’humanisme dans l’opération. Il faut que le district puisse multiplier les urinoirs« , estime-t-il.
« Parce que vous ne pouvez pas demander aux gens de ne pas uriner dans la rue, si vous n’avez pas disposé des toilettes.«
Le travail de cette brigade va aider à donner un meilleur aspect à la ville d’Abidjan, mais les populations ont encore en mémoire les dernières opérations brutales de déguerpissement, en mars et avril dernier, dans plusieurs quartiers de la ville. Des opérations qui avaient parfois donné lieu à des affrontements.
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