Le redémarrage se fait toujours poussif. Ce mardi, l’Institut national de la statistique a annoncé une hausse du produit intérieur brut (PIB) de la France de 0,3% au deuxième trimestre. Cette hausse est plus forte que celle anticipée par des économistes interrogés par Reuters qui tablaient sur une hausse de 0,2%, après 0,3% (révisé) de croissance au premier trimestre.
Cette première estimation de la croissance est également supérieure à la prévision de l’INSEE d’une hausse de 0,1% par rapport au premier trimestre. La Banque de France s’était montrée plus optimiste, avec une anticipation de 0,3% conforme au niveau de croissance effectif.
Dans le détail, entre avril et juin, l’activité économique a été soutenue par le commerce extérieur et un rebond des investissements des entreprises, a indiqué mardi l’Insee. A l’inverse, la consommation des ménages a reculé en volume en juin, diminuant de 0,5% par rapport au mois de mai, avec un repli notamment de la consommation d’énergie (-1,9%) et de la consommation alimentaire (-0,7%). Cette baisse de la consommation des ménages en juin fait suite à un rebond de 0,8% lors du mois précédent, revu « fortement à la baisse de 0,7 point » par rapport à ce que l’Insee avait initialement annoncé fin mai. Sur un an, la consommation des ménages est en baisse de 1,0%.
Une croissance faible dans toute la zone euro
Après un repli de 0,1% au quatrième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) des 20 pays partageant l’euro a crû de 0,3% sur la période janvier-mars, par rapport aux trois mois précédents, selon l’estimation publiée ce vendredi par Eurostat. En rythme annuel, la croissance s’est même établie à 0,4%.
Parmi les acteurs fragiles de la zone euro, l’Allemagne souffre tout particulièrement. Si la croissance a fait mieux que prévu au premier trimestre (0,2% contre 0,1% attendu par les économistes interrogés par Reuters), le PIB de l’Allemagne devrait croître de seulement 0,3% en 2024, selon une estimation publiée par la Bundesbank ce vendredi. Cette dernière prévoyait pourtant une hausse de 0,4% en décembre. A noter que la croissance devrait ensuite s’accélérer pour atteindre 1,1% en 2025, contre 1,2% prévu précédemment, a dit la Bundesbank.
La plus grande économie de la zone euro a connu des difficultés pendant la majeure partie de l’année 2023, son secteur industriel étant embourbé dans une profonde récession due à des ventes à l’exportation anémiques. La demande s’est toutefois redressée ces derniers mois, suggérant que l’économie allemande et celle de la zone euro dans son ensemble pourraient connaître un début de reprise.
Vers une année 2024 au ralenti?
Et l’activité économique devrait rester du même acabit au deuxième semestre. Sur le Vieux continent, la Banque centrale européenne anticipe une croissance de 0,6% en 2024, contre 0,8% prévu en décembre.
En France, l’OCDE prévoit une croissance à 0,7% pour 2024, tandis que la Banque de France voit cette dernière augmenter de 0,8% et même de 1% pour le gouvernement.
En revanche, l’activité devrait accélérer moins vite que prévu en 2025 à 1,2% contre 1,5% précédemment (-0,3%). S’agissant de 2026, la croissance devrait bondir de 1,6% contre 1,7% auparavant (-0,1%). « Notre scénario central est celui d’une sortie de l’inflation sans récession qui permet une reprise de la consommation en 2025 et 2026 », a déclaré Olivier Garnier, directeur général de la Banque de France, lors d’un point presse le 11 juin dernier.
« Une partie de la révision est liée aux hypothèses des prix de l’énergie. Les prévisions des prix de l’énergie sont revues à la hausse », avait-il expliqué. L’indice général des prix à la consommation a, certes, marqué le pas en 2023 et devrait continuer à ralentir en 2024 et 2025 mais « des à-coups sur l’énergie » sont anticipés en raison d’effets de base par rapport à 2023.
L’autre facteur qui pèse est la rigueur budgétaire. Pressé par un déficit plus élevé que prévu à 5,5% du PIB au lieu de 4,9% en 2023, le gouvernement a annoncé une salve d’économies de 20 milliards d’économies en 2024 et au moins 20 milliards d’euros en 2025. « Sur 2024, on a pris en compte les mesures déjà annoncées. Et pour 2025 et 2026, on a pris un ajustement structurel primaire de 0,6 point de PIB », avait précisé à La Tribune, Olivier Garnier. Or, dans le programme de stabilité, les mesures sont évaluées à « 0,8% de PIB en 2024, 1,2% en 2025 et 0,6% de PIB ». Ce qui signifie que la panoplie des mesures prises en compte par la Banque de France est moins importante que celle de Bercy envoyée aux instances bruxelloises. Autant dire que cette politique budgétaire restrictive pourrait encore venir assombrir les chiffres de croissance si ces mesures sont appliquées.
La croissance américaine repart contre toute attente
Alors que le premier trimestre 2024 semblait présenter les signes d’un ralentissement, dépassant finalement les attentes, le deuxième a marqué un sursaut inattendu de la croissance Outre-Atlantique, portée par la consommation et l’investissement.
En effet, entre avril et juin, la progression du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis s’est de nouveau accélérée, à 2,8% en rythme annualisé, contre 1,4% au premier trimestre, selon la première estimation du département du Commerce, publiée le 25 juillet. Une surprise pour les analystes qui anticipaient une accélération plus modeste, à 1,9% pour la période entre avril et juin, selon le consensus publié par briefing.com.
(Avec AFP)
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