Tenue en échec par l’Espagne, la France entretient un infime espoir de disputer les quarts de finale des JO
Décidément l’Espagne est la bête noire de l’équipe de France de hockey sur gazon. Ces deux nations sont au coude-à-coude depuis des années et c’est encore la Roja qui a fait mal aux Bleus en les tenant en échec (3-3), dans le match de la survie et de l’espoir d’arracher un quart de finale aux Jeux Olympiques.
Les boys du capitaine Viktor Lockwood ont répondu présent dès les premières minutes de jeu. « On s’est pris deux claques et c’est maintenant que notre compétition commence, prévenait Étienne Tynevez, après la défaite contre les Pays-Bas (4-0). Il nous faut sept points, à cause du résultat de l’Espagne (victorieuse de l’Allemagne, 2-0), ça met un peu la pression. Mais on va se préparer en conséquence. »
Avec les retours des cadres Simon Martin-Brisac (blessé aux ischios depuis une semaine et revenu à 90 %, selon son père Thierry, ancien international) et François Goyet, préservé lors du match contre les Néerlandais, la France a aligné sa meilleure équipe. Les fragilités défensives du premier match (défaite 8-2 face à l’Allemagne) étaient restées au village olympique, même si une mauvaise relance de Victor Charlet a failli coûter une ouverture du score dès la 2e minute.
Un début de match réussi
Dans un début de confrontation débridé, en mode attaque-défense, les Bleus poussés par un public en cuisson à haute température (35 degrés) se sont joués de la possession espagnole quand, dès la 8e minute, Timothée Clément a inscrit un chef-d’oeuvre de but, sans doute le plus beau depuis le début de la compétition, en déviant à mi-hauteur un centre en revers de Lockwood venu de la gauche, logeant la balle en pleine lucarne. Pour la première fois de la compétition, la France menait au score. Dans la foulée d’une déviation sur le poteau des Espagnols (13e), l’attaquant de la Gantoise a doublé la mise sur une action collective lumineuse dans le cercle adverse, où tous les avants ont touché la balle.
Un bel arrêt du gardien espagnol, un petit corner tricolore refusé par la vidéo (18e) et c’étaient autant d’occasions d’enfoncer le clou face à une nation jamais résignée. Qui a prouvé sa capacité de rebond après une parade du gant d’Arthur Thieffry (27e), en réduisant le score une minute plus tard sur une déviation devant le but d’Alavaro Iglesias, qui, lui non plus, n’a pas changé.
Deux pc espagnols ont fait trembler tout un stade avant la mi-temps mais c’est à la reprise, après 1’30 de jeu en deuxième période que la Roja, qui jouait en blanc, a égalisé au terme d’un cafouillage défensif, nouvelle preuve « de la naïveté et de l’apprentissage du haut niveau », soulignés par Soyez depuis le début du tournoi.
Une fin de match disputée
À 2-2, la tension montait d’un cran, chaque entrée dans le cercle pouvant provoquer le break fatidique. Un superbe arrêt réflexe de Thieffry (36e) de la main gauche, et un bloc sur pc du même Nordiste, ont rassuré sur les qualités défensives des Bleus. La mise en échec des Espagnols a provoqué un nouveau contre débridé, dans une ambiance de feu, récompensé, enfin, par le premier pc tricolore. Le spécialiste Charlet a transformé cette occasion d’un push à mi-hauteur, pour son 149e but en 155 matches internationaux.
À 3-2, il a fallu conserver à tout prix cet avantage dans un dernier quart-temps irrespirable. Thieffry a fait rempart de ses guêtres (49e). Subissant les assauts ibères, trois Bleus sont restés au sol quand un nouveau pc a été converti par la Roja à la deuxième tentative (51e). Physiquement éprouvés, les Français ne sont pas parvenus à reprendre l’avantage et devront encore batailler en remportant leurs deux prochains matches, pour espérer se qualifier en quarts de finale.
REACTIONS
Victor Charlet : « Vue la physionomie du match, on méritait les trois points. On a été courageux, bien dans le match, mais rien n’est fini. On savait qu’un nul nous laissait encore un espoir. Nous on est à bloc. Un point c’est bon à prendre aussi. Je fais un sur un (aux pc) aujourd’hui mais j’aurais aimé en avoir plus forcément. Les attaquants on fait un tel boulot que c’est comme ça. J’ai hâte d’être au prochain match pour en mettre encore au fond. Contre les Anglais, ce sera moins ping-pong que ce match. Ils mettent beaucoup d’impact et l’intensité qu’on a mise là, c’est le minimum. »
Simon Martin-Brisac : « C’est toujours serré contre les Espagnols, ça se joue à une égalisation à cinq minutes de la fin. Dommage de ne pas avoir réussi à tenir ce score. On a été très réalistes, on fait le match qu’on voulait faire. Surtout c’était très difficile de réagir après les deux grosses défaites, avec une sensation de honte. Parce que ce n’est pas comme une compétition 100% hockey où tu rentres dans ton hôtel et t’es que entre hockeyeurs. Là il y a tout le village qui te demande le score… On a bien réagi parce que quand on en prend 12 sur deux matches, on a vraiment la tête dans le seau. Mais on est aussi très frustrés, un but de plus marqué ou un de moins encaissé et on était dans notre chemin. On est toujours en vie. Maintenant place à beaucoup de repos et de soins pour revenir dans deux jours contre la Grande Bretagne. »
Crédit: Lien source
Les commentaires sont fermés.