L’ancien Premier ministre de Jacques Chirac est un concurrent « présentable » de Jean-Luc Mélenchon dans la chasse aux voix de la « nouvelle France ». Ses positions récentes – que la bonne presse présente comme « nuancées » – sur l’Algérie ou Israël sont en réalité très controversées.
Dominique de Villepin assure, sur l’Algérie, que Bruno Retailleau fait de l’ « amateurisme ». Mais l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac se prévaut moins d’une analyse des faits que d’une posture idéologique. Il suffit d’observer ses soutiens auprès de la gauche islamophile et antisioniste pour s’en convaincre. Villepin reproche au ministre de l’Intérieur de vouloir engager l’épreuve de force avec le régime algérien, qui refuse de reprendre ses indésirables. Retailleau a répondu qu’il se fichait « comme de sa première chemise » de ce rappel à l’ordre.
L’homme de droite préféré des mélenchonistes
Toutefois, le fait politique est moins dans cette polémique que dans l’écoute que reçoit celui qui fut aussi ministre des affaires étrangères. Villepin est aujourd’hui propulsé en deuxième position, derrière Marine Le Pen, dans le palmarès des personnalités politiques préférées des Français (sondage Cluster 17 pour Le Point). Dans le sondage Ifop-Fiduciaire pour Paris-Match et Sud-Radio, paru hier, il arrive en tête. Dans les deux enquêtes, il reçoit les faveurs de la gauche socialiste et mélenchoniste. Or cette image avantageuse n’est pas le résultat des expertises diplomatiques dont l’intéressé se flatte pour rabrouer le ministre de l’Intérieur. Villepin, qui teste sa candidature présidentielle, récolte plus banalement les fruits de ses exaltations pro-immigration, pro-arabe, pro-islam, pro-Palestine, pro-Alger, pro-Qatar, etc… Et anti-israélienne. Après le 7-Octobre, il avait accusé le gouvernement Israélien de porter la responsabilité du massacre anti-juifs commis par le Hamas. Il s’annonce comme le concurrent, plus présentable, de Jean-Luc Mélenchon dans la chasse aux voix de la « nouvelle France ». C’est à l’aune de cette trahison d’un clerc que se mesure l’assaut anti-Retailleau.
Le terrain choisi mérite à coup sûr plus d’un débat. La politique doit-elle accompagner la mutation multiculturelle de la nation, en l’ouvrant toujours davantage à l’immigration musulmane, au grand remplacement et à l’influence islamiste ? Villepin, né au Maroc comme Mélenchon, en est persuadé.
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Statu quo immigrationniste
La politique doit-elle au contraire stopper la disparition programmée de la France française en mettant un terme à l’immigration de peuplement, aux intimidations de l’islam conquérant et en réhabilitant un processus d’assimilation ? C’est l’option défendue, notamment, par Retailleau. Seuls les Français seraient aptes à trancher entre ces deux visions. Mais pour l’instant, le statu quo immigrationniste s’impose au peuple. Quand le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot (MoDem), estime, hier sur BFMTV, que Villepin « est un grand ministre des Affaires étrangères », il cautionne en creux sa vision d’une société sous influence de la « rue arabe », y compris en France métropolitaine.
Ce mercredi, le Conseil interministériel de contrôle de l’immigration se tiendra à Matignon. Il examinera, en riposte aux provocations d’Alger qui a pris Boualem Sansal en otage, les possibles mesures de rétorsion contre l’« État voyou » (Éric Ciotti, ce matin sur Europe 1) et ses dignitaires. Mais aucun consensus n’existe au sommet de l’État. Le poids démographique de la communauté musulmane en France est devenu un élément politique. Plus le référendum sur le choix de société (ouverte, fermée ?) sera repoussé, plus Villepin aura raison.
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