Pourquoi parle-t-on de style de vie ?

Le style de vie ne se réduit pas à une simple habitude : il façonne l’existence selon des normes éthiques et une singularité propre à chacun. Inspiré par Merleau-Ponty, on comprend que la vie n’est pas une abstraction mais une technique individualisée, un art à modeler et à rendre visible. Cette exposition comporte un risque : celui d’une esthétisation excessive, comme l’illustre Foucault avec l’idée d’une esthétique de l’existence. Entre obligation morale et affirmation de soi, nos styles de vie révèlent un enjeu fondamental de l’humanité.

Le style de vie : une arme, un art de vivre ou un artifice

On minimise souvent l’enjeu du style dans la vie humaine, alors qu’il est absolument vital. Le style ne se réduit pas à une simple apparence : il incarne une individualisation des techniques humaines, une manière d’habiter le monde. Le mot même de style en témoigne : il désigne à la fois une arme tranchante et la pointe du stylo, soulignant ainsi qu’aucune technique humaine n’est neutre ou abstraite. De même, parler de style de vie revient à reconnaître que la vie elle-même est une technique, une forme qui doit s’individualiser et se modeler selon des normes éthiques et historiques. Pour décrire cette individualisation de la vie, Maurice Merleau-Ponty parle de physionomie.

Nos styles de vie sont ainsi des pratiques sociales, des techniques qui se montrent aux autres et deviennent des repères collectifs. Mais cette visibilité comporte un risque : celui d’une esthétisation de l’existence « comme si ça devenait une fin en soi selon des normes extérieures« , c’est le « besoin d’esthétiser son existence » comme le suggère Michel Foucault en évoquant le dandysme…

« Le style c’est une arme » Frédéric Worms

Bibliographie

Merleau-Ponty, Maurice. Phénoménologie de la perception. Gallimard, 1945.

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