Deux pompiers de Neguac aident une mère à accoucher, faute d’ambulance

Deux pompiers de Neguac au Nouveau-Brunswick ont dû venir en aide à une mère sur le point d’accoucher dans sa résidence. Les travailleurs paramédicaux ont mis 40 minutes à se rendre sur les lieux.

C’est spécial, c’est tout un exploit!, lance Bernard Comeau, chef pompier adjoint du service d’incendie de Neguac, en repensant aux soins qu’il a prodigués à une mère et à son bébé qui venait de naître.

La fin de semaine dernière, son collègue Travis Strang et lui ont été appelés pour répondre à cette urgence. Le pompier est fier du travail accompli, mais admet que ce genre d’appel sort de son cadre professionnel et est surtout très stressant.

C’est pas la première fois qu’on répond à des appels médicaux, on a la formation nécessaire pour le faire, mais ça demande aussi le vouloir des pommiers de répondre à ce type d’appel là. C’est une grosse responsabilité.

Les pompiers doivent intervenir plus souvent

Selon lui, les travailleurs paramédicaux sont arrivés sur les lieux une quarantaine de minutes après qu’un appel au 911 ait été fait. À leur arrivée, ils ont collaboré ensemble pour aider la mère et le bébé naissant.

Bernard Comeau, chef pompier adjoint du Service d’incendie de Neguac.

Photo : Radio-Canada / Réal Fradette

S’il ne jette aucunement le blâme sur ces travailleurs, Bernard Comeau souligne que l’augmentation des appels médicaux chez les pompiers est un problème plus large.

On est rendu à utiliser les pompiers pour faire le travail d’un autre, à un moment donné, on n’est pas des médecins.

Une citation de Bernard Comeau, chef pompier adjoint, Neguac

Faut que quelqu’un fasse de quoi, à la fin de tout ça, c’est les citoyens qui paient. Le gouvernement doit s’assurer que le service est fourni.

Bernard Comeau ajoute que les pompiers ont une bonne formation médicale, mais qu’ils sont limités dans ce qu’ils peuvent faire ou dans l’accès aux équipements spécialisés dans leurs véhicules. Surtout, leur tâche principale est d’intervenir en cas d’incendie.

Je détesterais voir un jour qu’un pompier doit répondre à un appel médical pendant qu’il y a une maison qui brûle à l’autre extrémité du territoire, ça serait désastreux.

La façade d'un petit édifice, avec une grande porte de garage.

La communauté de Neguac a une station d’ambulances, mais elles sont parfois transférées ailleurs pour répondre à des appels, selon le maire.

Photo : Radio-Canada / Réal Fradette

Selon le site d’Ambulance NB, le délai d’intervention visé en région rurale est de 22 minutes ou moins, 90 % du temps.

Radio-Canada a demandé à Medavie, qui gère Ambulance NB, de réagir à ce délai à Neguac et est en attente d’une réponse.

Un vieux problème, dit le maire

Les délais d’intervention des ambulances dans la région ne sont pas une problématique nouvelle pour le maire Georges Savoie, qui a dénoncé la situation à plusieurs reprises.

C’est pas la première fois, c’est un vieux problème, soutient-il. C’est un autre événement qui confirme le problème avec Ambulance NB, qui n’est pas toujours présent dans la région, dit-il.

Un homme sourit à la caméra, devant un garage municipal.

Georges Savoie, maire de Neguac. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Kristina Cormier

Neguac a sa propre station d’ambulance. Toutefois, le territoire est grand et les travailleurs paramédicaux sont parfois appelés dans d’autres régions, selon le maire.

Notre ambulance a déjà été déplacée pour couvrir des ambulances à Bathurst, ça fait aucun sens, dit-il. La même chose se passe partout en province, on déplace des ambulances parce qu’il n’en ont pas assez.

Georges Savoie n’accuse pas non plus les travailleurs paramédicaux, mais plutôt le système. Il dénonce le fait que les délais de déchargement des patients à l’hôpital sont trop longs.

C’est rendu des lits d’hôpitaux mobiles avec deux paramédicaux très bien payés qui sont stationnés à côté d’un hôpital, en attendant qu’un lit se libère pour être capable de transférer le patient.

Une citation de Georges Savoie, maire de Neguac

Le maire espère pouvoir discuter de la situation avec les députés de la région et les représentants de la CSR, sous peu.

La semaine dernière, trois associations de pompiers, municipalités et travailleurs paramédicaux ont lancé un appel à l’aide au gouvernement, en demandant une réforme des services paramédicaux.

Celles-ci parlaient de problèmes structurels de longue date, des délais d’intervention trop longs et du manque de ressources financières consacrées à ce service dans les régions rurales.

La première ministre Holt s’est dit en faveur d’un changement du système, sans donner de pistes de solution concrètes. Le contrat provincial de services d’ambulance doit être renouvelé en 2027.

Avec les informations de Réal Fradette

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