Entraînement, statut, salaire… Comment s’organise l’arbitrage dans les autres sports collectifs ?

Statut : de plus en plus pro

La Fédération Française de Rugby (FFR) compte deux arbitres professionnels à plein temps : Pierre Brousset (Top 14 et international) et Aurélie Groizeleau (ProD2 et Féminines), ainsi que deux arbitres semi-professionnels (2,5 jours de leur semaine consacrés à l’arbitrage) Ludovic Cayre et Tual Trainini (Top 14 et Coupe des champions) et 27 arbitres semi-professionnels (1,5 jour par semaine) pour le Top 14 et la ProD2. Tous sous contrat de prestation de service, pendant un an, renouvelable. Il y a arbitres de rugby (pro et amateur) enregistrés par la FFR.

Organisation : une nouvelle cellule de haute performance

Depuis 2024, l’arbitrage du rugby professionnel français est géré par la Cellule de Haute Performance mise en place par la FFR et la Ligue Nationale de Rugby (LNR), sous la responsabilité de Mathieu Raynal et de Romain Poite, cadres techniques (et anciens arbitres internationaux). Elle comprend deux élus (dont le vice-président de la FFR Jean-Marc Lhermet) et neuf salariés (six arbitres, un préparateur physique, un analyste vidéo, un médecin). Quatre stages annuels sont organisés tous les trois mois, d’une durée comprise entre 3 et 5 jours et des réunions techniques d’analyse des matches de Top 14 et de ProD2 (Championnats professionnels) sont organisées chaque mardi soir, de 17 h à 20 h par visioconférence avec des compléments par mails et échanges téléphoniques. En amont de cette réunion hebdomadaire collective, dès le dimanche soir, chaque arbitre utilise un logiciel pour analyser son match, préciser ses décisions, recevoir des commentaires, des évaluations et des informations de la DTN. Ces données sont ensuite partagées.

Rémunération : 6000 euros par mois pour les pros plus les indemnités de match

Les arbitres professionnels gagnent 6 000 euros brut mensuel, 3 000 euros brut mensuel pour un arbitre semi-professionnel (2,5 jours) et 1 800 euros brut mensuel pour les arbitres à 1,5 jour par semaine. Ils perçoivent en plus une indemnité de match : 1 200 euros brut pour un match de Top 14 et 700 euros brut pour un match de ProD2 ainsi que des frais de déplacement (transport, repas, hôtel). Le budget total (salaires, gestion technique, frais, stages, indemnités, etc.) de l’arbitrage pro français est de 7 millions d’euros.- R. E.

Statut : la professionnalisation abandonnée

L’une des promesses de la campagne 2020 pour la présidence de la Fédération française de Philippe Bana (toujours en poste) de professionnaliser l’arbitrage a été abandonnée. Les 21 binômes (dont 30 % de femmes, et un binôme mixte) officiant dans le secteur professionnel français ont donc un statut amateur. La plupart travaillent dans le civil à temps partiel afin de pouvoir prendre une journée en semaine pour arbitrer, quand les matches n’ont pas lieu le week-end. Trois de ces binômes ont le grade international et un continental. Les arbitres sont remboursés sur la base de frais réels (indemnité kilométrique, éventuelle voiture de location, billet de train ou avion), leur hébergement est réservé et payé par le club recevant.

Organisation : trois tests physiques par an

Si ses arbitres ont le statut amateur, la direction technique nationale de handball organise l’activité de la manière la plus « professionnelle » possible. Chaque arbitre passe trois tests physiques par an, répond tous les quinze jours à un questionnaire concernant le code d’arbitrage, participe à un webinaire mensuel thématique. Après chaque match, un retour vidéo est envoyé aux arbitres. Ils disposent également d’une participation pour un abonnement en salle de fitness dans le cadre de sa préparation physique.

Rémunération : 750 euros pour le secteur masculin et 450 euros pour le féminin

Un arbitre sifflant dans l’élite nationale professionnelle de handball perçoit une indemnité par match : 750 euros pour le secteur masculin et 450 euros pour le féminin. Si certains entraîneurs peuvent s’emporter parfois, en handball cela reste en général plutôt courtois. Même chose chez les joueurs d’autant que le corps arbitral prend la peine d’expliquer la raison de son coup de sifflet, notamment en cas de situation pouvant prêter à confusion. Cette saison, le duo d’arbitres dispose du recours à la vidéo.- Ak. C.

Statut : pas les moyens du professionnalisme

Cette saison, 33 arbitres (3 par match), dont une seule femme, composent le groupe Betclic Elite (33 dans le groupe Pro B). Tous peuvent officier dans La Boulangère Wonderligue, la ligue féminine d’élite, avec des renforts venant du groupe de la Nationale 1 masculine. L’économie du basket pro n’a pas permis la mise en place d’un statut professionnel à ce jour mais trois salariés de la Fédération ont une double mission de formation et d’arbitrage. Il s’agit de Nicolas Maestre, Abdel Hamzaoui et Johann Jeanneau. Ce dernier est sous le coup d’une enquête interne et a été mis à pied par la FFBB après des signalements pour « harcèlement moral et sexuel ». Mais une dizaine d’entre eux a mis en sommeil leurs activités professionnelles et se consacre à plein temps à l’arbitrage. Au total, la France compte 15 arbitres internationaux, dont 5 opèrent en l’Euroligue et 10 pour les compétitions FIBA.

Organisation : sous l’oeil de Viator

Depuis une crise intestine en 2012, la gouvernance de l’arbitrage du secteur pro est désormais confiée à la direction nationale de l’arbitrage (DNA) dont le patron technique est l’ancien sifflet international Eddie Viator, sous l’autorité du HNO (Haut Niveau Officiels, présidé par Pierre-Yves Bichon) qui chapote l’arbitrage fédéral. La DNA assure le fonctionnement logistique et administratif. Eddie Viator procède aux désignations et une commission technique du HNO organise les formations, les stages de validation de pré-saison et de mi-saison, les séminaires, les notations et autres évaluations au cours de la saison. Les arbitres sont soumis à des tests physiques et à des évaluations régulières sur leurs connaissances réglementaires. Le nouveau président de la FFBB, Jean-Pierre Hunckler, est un ancien arbitre de Première Division.

Rémunération : 660 euros pour un match de Betclic Elite, 130 en Ligue féminine

Non professionnels, les arbitres du secteur pro touchent une indemnité de 660 euros par match en Betclic Elite, 440 en Pro B et 130 en Ligue féminine, financés par les droits d’engagement des clubs, en plus des défraiements. Avec les Coupes européennes, ils peuvent diriger deux à trois fois matches par semaine et s’astreignent à un entretien physique. Certains ont d’ailleurs des coaches personnels. Le syndicat des arbitres (SNAB) travaille depuis quelques mois à la mise en place d’un statut semi-pro pour neuf sifflets du premier groupe avec l’objectif qu’il soit opérationnel la saison prochaine.- Ar. L.

Statut : totalement amateur

Il y a 206 arbitres de hockey sur glace en France. Parmi eux, 110 sont des arbitres nationaux et une quinzaine arbitre lors d’événements internationaux. Aucun n’est professionnel.

Organisation : deux Canadiens à la rescousse

Une Direction nationale des arbitres existe depuis deux ans (auparavant il y avait une Commission des arbitres composée d’un salarié administratif et de bénévoles). La Fédération française (FFHG) a engagé deux anciens arbitres de NHL, les Canadiens Pierre Racicot et Stéphane Auger. Le premier est le directeur national des arbitres et manage les formations techniques. Le second gère la partie hockey, est en relation avec les clubs et les managers. Les arbitres ont deux stages au mois d’août. Un spécifique à la Ligue Magnus et l’autre commun aux autres compétitions. Ils sont supervisés tout au long de l’année. Un pool de superviseurs est présent lors des matches et échange avec les arbitres entre chaque tiers-temps. Il n’intervient pas sur les décisions mais donne des conseils. Toutes les semaines, un bulletin édité par la Direction nationale est envoyé aux arbitres et aux clubs, sur la base des échanges qui ont été faits la semaine précédente. Les incidents avec les arbitres existent. Cette saison, il y en a eu deux en Ligue Magnus (Matt O’Connor et Sami Tavernier à Angers, Enzo Carry à Bordeaux) qui ont entraîné des suspensions. Selon un arbitre, cela reste des cas isolés. « Les acteurs entre eux se respectent quand même, il n’y a pas d’hémorragie », dit-il.

Rémunération : 575 euros par match

Lors d’un match, les arbitres perçoivent une indemnité, qui n’est ni fiscalisée ni soumise à charge (jusqu’à un certain plafond avec le cumul des rencontres). La FFHG propose des forfaits en fonction du niveau du Championnat. En Ligue Magnus, un arbitre principal (deux par match) recevra 575 euros et un juge de ligne (deux également), 450. Dans le cas où les représentants du corps arbitral effectuent un trajet de plus de 500 km, aller-retour, ils reçoivent une indemnité de 150 euros supplémentaire.- O. P.

Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.