La capitale bissau-guinéenne, où un important dispositif de sécurité est déployé mercredi, était calme jeudi matin alors que l’opposition a appelé à « la paralysie » à partir de ce jeudi, jour où, selon elle, le mandat du président Embalo devrait prendre fin, cinq ans après sa prestation de serment.
L’impressionnant dispositif de sécurité déployé sur les voies d’accès dans la capitale et certains ronds-points stratégiques était maintenu, a constaté jeudi matin le correspondant de l’AFP. Des membres de la garde nationale et de la police d’intervention rapide, patrouillaient Bissau à bord de véhicules blindés, assistés de la force de stabilisation de la Cedeao composée de soldats ouest-africains. Le grand marché de Bandim, dans la capitale, était cependant ouvert et les taxis circulaient normalement. Le président de l’association des détaillants, Aliu Seidi, a appelé ses partisans à reprendre leurs activités.
Dans certains quartiers, des parents ont toutefois décidé de ne pas envoyer leurs enfants à l’école. Le président Umaro Sissoco Embalo, qui a annoncé dimanche dernier des élections présidentielle et législatives pour le 30 novembre prochain, avait prêté serment pour un mandat de cinq ans le 27 février 2020 après un scrutin contesté. L’opposition, emmenée par l’ex-Premier ministre Domingos Simoes Pereira, considère que le mandat de M. Embalo arrive à échéance ce jeudi à 14h50 locales et GMT. Elle a appelé à « la paralysie totale » du pays à partir de jeudi.
« Nous appelons la population à rester à la maison. Tous les marchés, boutiques et les bureaux seront fermés. Nous demandons aux transports de cesser toute activité demain« , avait déclaré l’ancien Premier ministre Nuno Gomes Nabiam mercredi dans un discours au nom de la coalition d’opposition Alliance populaire inclusive. Les attroupements ont été interdits depuis plusieurs semaines par le ministère de l’Intérieur à l’approche de cette journée du 27 février. Une mission de haut niveau de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), arrivée dimanche pour tenter de faire renouer le dialogue politique dans ce pays coutumier des troubles politiques, a rencontré jeudi l’ex Premier ministre Geraldo Martins, membre de la coalition d’opposition Pai-Terra Ranka.
« Nous avons les avons informés du non respect des droits de l’Homme, du non respect du calendrier électoral par le président. Nous avons eu l’occasion d’exprimer nos préoccupations à propos de la crise politique que traverse le pays« , a déclaré M. Martins à l’issu d’une rencontre de plus de deux heures avec la mission. En décembre 2023, M. Embalo a dissous le Parlement dominé à l’époque par l’opposition, trois jours après des affrontements armés qu’il a présentés comme une tentative de coup d’Etat dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest. Il avait ensuite fixé au 24 novembre 2024 les législatives anticipées, avant de les reporter sine die par un décret présidentiel, invoquant des difficultés logistiques et financières.
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