L’invitée
Normaliser l’égalité des genres dans la technologie
Les femmes sont encore sous-représentées dans tous les niveaux de la tech. Il est temps de corriger le tir.
Lorsque nous étudions les chiffres, il est très clair que l’industrie informatique est essentiellement une affaire d’hommes. En effet, le pourcentage actuel de femmes travaillant dans ce secteur en Suisse est d’environ 16,3%. Plus de diversité dans les équipes conduirait sans doute à plus de force d’innovation, de créativité, de performance et finalement aussi plus de qualité – cela pourrait consolider ainsi les fondamentaux d’une entreprise.
De nombreuses études scientifiques indiquent que cette sous-représentation des femmes dans la technologie limite le secteur et affecte à terme la capacité d’innovation et, en fin de compte, l’économie en général. Cependant, il ne suffit pas d’évoquer ce phénomène en considérant uniquement le pourcentage de femmes occupant des postes de direction et les avantages avérés d’une plus grande diversité.
La proportion de femmes dans la tech est plus faible non seulement au niveau du conseil d’administration, dans le conseil, mais aussi à tous niveaux. Une perspective holistique nous aide à mieux comprendre qu’une plus grande égalité dans la société conduit à de meilleurs résultats commerciaux, à l’innovation et à la croissance.
Les pratiques de recrutement et de promotion qui ne sont pas axées sur la diversité privent aussi les instituts technologiques des talents dont ils auraient besoin pour être compétitifs. Les meilleurs candidats opteront probablement pour les entreprises où ils trouveront la plus grande adéquation entre le profil de l’entreprise et leurs valeurs personnelles. Il est donc probable que des personnes ouvertes d’esprit, quel que soit leur genre, mettent leurs talents à la disposition d’entreprises qui présentent un équilibre en termes de ressources humaines.
Les défis à relever
Si nos structures sociales permettent de vivre des responsabilités conjointes, un grand pas aura été fait dans cette direction. Nous n’en sommes pas encore là, c’est pourquoi nous avons besoin d’un cadre favorable, qui inclut, notamment, la garde des enfants. Par ailleurs, nous devons accompagner les femmes en matière de compétences techniques, et nous devons commencer très tôt. Selon une étude PISA récemment publiée, les performances scolaires en Suisse ont même tendance à baisser dans ce domaine. Le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation constate que les émotions jouent un rôle important dans ce domaine: alors que la peur des mathématiques chez les filles n’était que de 41% en 2003, elle est passée au fil du temps à un taux impressionnant de 68%.
Il est important de mettre en place un mentorat afin d’encourager les femmes dirigeantes à devenir des modèles pour la prochaine génération de femmes dirigeantes. Il y a beaucoup à faire, beaucoup de défis à relever, qui peuvent être résolus et/ou encouragés avec l’aide du secteur de la technologie. Pour ce faire, les deux genres sont nécessaires.
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