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Le rapport « Freedom in the World » sur la liberté dans le monde de Freedom House, a été publié ce mercredi. Pour la 19e année consécutive, l’organisation note un déclin de la liberté dans le monde, même si le Sénégal et certains pays de l’Asie du Sud ont connu des améliorations.
Le rapport concerne l’année 2024. Ce recul de la liberté est dû, selon l’organisation de la surveillance de la démocratie, aux conflits armés, à la violence politique et une année électorale sans précédent.
Yana Gorokhovskaia, co-auteur du rapport, pense que 2024 a été plus dynamique que les années précédentes « en raison de toutes les élections » qui s’y sont déroulées un peu partout dans le monde.
Mais des points positifs ont été notés en Asie du Sud et dans d’autres parties du monde.
Le Sénégal, le seul pays en Afrique qui a connu d’amélioration
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Au Sénégal, malgré les tentatives du président sortant pour retarder les élections en 2024, selon Freedom House, l’opposition a triomphé et est au pouvoir aujourd’hui.
L’organisation a élevé ce pays au rang de « pays libre » qui renforce ainsi sa démocratie, contrairement à la Tanzanie et au Niger qui font aussi partie de la cinquantaine de pays étudiés.
La Tanzanie par exemple, a fait l’objet d’une répression des manifestants l’année dernière, selon le rapport. Quant au Niger, il demeure sous un commandement militaire depuis le coup d’Etat de 2023 qui a chassé un président élu du pouvoir.
De la catégorie « partiellement libre », ces deux pays africains sont passés à « non libre ». Ils ont été rétrogradés, la liberté ayant connu de recul.
On note également une forte baisse de liberté en Tunisie au cours de l’année 2024, selon le rapport.
Pendant ce temps, le Soudan du Sud et le Soudan sont à la traine parmi les pays qui ont réalisé les scores les plus bas en matière de la liberté.
Progrès en Asie du Sud
Selon le rapport, le royaume himalayen du Bouthan est le seul pays d’Asie du Sud à accéder à la catégorie « libre », après le transfert du pouvoir monarchique aux citoyens à la suite des élections qui ont parachevé un long processus de réforme.
Cependant, le rapport cite également le Bangladesh et le Sri Lanka comme exemples de pays qui ont connu une amélioration.
Au Bangladesh, le dirigeant autoritaire Sheikh Hasina était obligé de s’enfuir suite à une révolte, pendant qu’au Sri Lanka, Anura Kumara Dissanayake a pris le pouvoir après avoir battu campagne pour son projet de lutte contre la corruption, renversant ainsi deux partis traditionnels qui s’échangeaient le pouvoir jusque-là.
Dans les autres parties de l’Asie, l’Inde a connu une fois encore un déclin en matière de la liberté. Ceci à cause des nominations dans le système judiciaire par le gouvernement, selon Freedom House. Le pays était passé de « partiellement libre » à « non libre » en 2021.
Autres endroits dans le monde
La Jordanie donne un point positif au Moyen-Orient, passant de « non libre » à « partiellement libre », grâce à des élections compétitives à la suite des réformes.
Le rapport indique en outre que la Syrie a connu aussi une amélioration au niveau de la liberté après le renversement du régime de Bashar Al Assad par les forces rebelles. Mais le pays a de long chemin à parcourir pour mettre en place des institutions fortes.
La Corée du Nord enregistre un score des plus bas, tandis que le Koweït, le Salvador et le Haïti ont connu une régression.
Le score parfait de 100 est obtenu par la Finlande, suivie par la Suède, la Nouvelle-Zélande et la Norvège qui totalisent chacun un score de 99.
Freedom House est une organisation à but non lucratif et non partisane qui s’emploie à bâtir un monde où chaque individu est libre.
Depuis 1973, elle évalue la situation des droits politiques et des libertés civiles dans le monde. Elle est régulièrement utilisée par les décideurs politiques, les journalistes, les universitaires, les militants et bien d’autres encore.
L’organisation informe la communauté internationale des menaces qui pèsent sur la liberté, mobilise des initiatives mondiales et soutient celles et ceux qui défendent la démocratie.
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