Le secrétaire général de l’ONU veut renforcer le rôle des Nations Unies aux côtés de la force multinationale en Haïti
Le secrétaire général de l’ONU a recommandé au Conseil de sécurité la mise en place d’un soutien logistique et financier des Nations unies à la mission multinationale de soutien à la police en Haïti, écartant à ce stade les appels à un déploiement de Casques bleus.
Dans une lettre transmise au Conseil, vue par l’AFP mercredi, Antonio Guterres estime qu' »à ce stade, engager une transition vers une opération de maintien de la paix de l’ONU n’est pas considérée comme une option réalisable ».
« Une telle transition pourrait être envisagée une fois que des progrès importants ont été faits pour réduire de façon importante le contrôle territorial des gangs », ajoute-t-il, alors que ses services soulignent régulièrement que la lutte anti-gang ou l' »imposition » de la paix ne font pas partie du mandat des Casques bleus.
La mission multinationale de sécurité (MMAS) menée par le Kenya, autorisée par le Conseil de sécurité en 2023, a commencé à se déployer l’été dernier et compte désormais un peu plus de 1 000 policiers de six pays, encore loin des 2 500 attendus.
Alors que la violence des gangs et leur emprise sur le pays ne cessent de s’aggraver, les autorités haïtiennes de transition ont demandé il y a quelques mois la transformation de la MMAS en opération de maintien de la paix de l’ONU en tant que telle.
En l’absence de consensus au Conseil de sécurité sur cette question, ses membres ont chargé Antonio Guterres d’explorer la question.
« Une fois qu’elle sera totalement déployée avec les ressources adéquates, la MMAS représente la solution la plus viable pour atteindre l’objectif à moyen terme de réduire le contrôle territorial des gangs », assure le secrétaire général dans sa lettre.
Reconnaissant malgré tout les limites de l' »efficacité opérationnelle » de la MMAS sous-équipée et sous financée par des contributions uniquement volontaires, il recommande de renforcer le rôle de l’ONU à ses côtés.
Ainsi, dans son scénario qui nécessite une approbation du Conseil, un « bureau de soutien de l’ONU » serait chargé de toutes les questions logistiques liées à la MMAS (logement, nourriture, transport, communications…) financées directement par le budget onusien.
En parallèle, la mission multinationale « aura besoin d’être augmentée en nombre, et renforcée avec des capacités de type militaire et des équipements létaux supplémentaires fournis de façon bilatérale par les Etats membres pour combler les lacunes existantes », plaide-t-il.
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