Ni sécurité, ni salaire pour les enseignants au nord du Mali – DW – 28/02/2025

Au Mali, les enseignants de Kidal, dans le nord du pays, entament leur deuxième mois sans salaire. Ceux-ci s’étonnent de l’arrêt qu’il qualifie de « brutal » du virement de leurs soldes mensuelles.

Cette interruption intervient alors que les enseignants retournent progressivement dans la région après le retour des FAMa, les Forces armées maliennes, depuis la prise de la ville, en novembre 2023. La deuxième vague des 200 enseignants promise par les autorités de transition est ainsi arrivée en décembre dernier à Kidal.

Problèmes techniques

En raison de l’inexistence des institutions financières et bancaires dans la zone, les virements mensuels des enseignants sont crédités sur leurs comptes Orange money, autrement appelé le paiement mobile.

Un système qui ne fonctionne toutefois plus, selon Abdoulaye Salam Maiga. Le syndicaliste enseignant basé à Kidal dit regretter « avec véhémence l’arrêt de la synchronisation de nos comptes bancaires avec nos comptes Orange money. C’est le seul moyen pour les enseignants du Nord, en l’occurrence ceux de Kidal et de Ménaka, de percevoir leurs salaires. Mais à notre grande surprise, cela a été arrêté de façon brusque, sans que nous soyons informés en tant que clients. C’est un véritable abus de pouvoir que nous dénonçons ».

Ecoutez le reportage au Mali…

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La Banque malienne de solidarité évoque des raisons techniques pour justifier cet arrêt. Un argument qui ne convainc pas les enseignants de la région qui ne cachent donc pas leur colère face à cette situation. Du côté du gouvernement, on indique que le problème sera résolu « très prochainement ».

Insécurité

A Ménaka, une autre grande ville du nord du Mali, la plupart des enseignants fuient pour leur part la région.   

Un absentéisme qui se justifie par l’insécurité, selon Abouzeidi Mahamadou Touré, porte-parole de la synergie des syndicats de l’éducation de Ménaka.

« Il n’est un secret pour personne que l’accès à la région de Ménaka reste vraiment difficile compte tenu de l’insécurité sur nos routes, rappelle-t-il. En plus de cela, il y a l’absentéisme des autres fonctionnaires, particulièrement ceux évoluant dans les services financiers, dont la présence pourrait favoriser le retour des enseignants ».

Selon les chiffres officiels, 1.700 écoles étaient fermées en 2024 au Mali, privant ainsi un demi-million d’enfants de leur droit à l’éducation.

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