Dans la foulée du sommet de l’IA organisé à Paris les 10 et 11 février derniers, la SporTech, structure qui regroupe plus de 200 start-up du sport en France, s’est invitée dans les locaux de Business France, en présence de la ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie Associative, Marie Barsacq, pour montrer ses savoir-faire. « Avec la création du Cojop Alpes 2030, on a une opportunité sur les 18-24 prochains mois », appuie Jacques D’Arrigo, président de la SporTech.
Le dirigeant espère des rapprochements plus nombreux avec le mouvement sportif français. « Les athlètes ont bien compris l’utilité de l’IA dans la performance. En revanche, le moment est venu pour que les fédérations et les clubs se réveillent fortement. » Nombre d’entreprises françaises se font déjà une place dans le sport, avec des applications concrètes de l’IA, en France comme à l’étranger.
Vogo au service des médecins, des arbitres et des coaches
Lancée en 2013, Vogo vient de dépasser les 10 M€ de chiffre d’affaires en 2024. La société dans laquelle ont investi Tony Parker, Raphaël Varane, Aurélien Tchouaméni ou encore Alain Bernard, développe des produits de replay vidéo et communication audio pour l’assistance vidéo à l’arbitrage et à la détection de commotions cérébrales, la performance sportive et l’expérience spectateurs. Certifiée par la FIFA, prestataire du Tournoi des 6 Nations ou du Centre aquatique de Paris 2024, l’entreprise collabore depuis sept ans avec la Ligue nationale de rugby (LNR) pour aider ses médecins à détecter les commotions cérébrales.
Son outil vidéo « a permis de réduire le nombre de joueurs commotionnés qui restent sur le terrain, témoigne Bernard Dufour, ancien président de la commission médicale de la LNR. On compte sur l’IA pour aller plus loin. » « L’IA n’est pas un virage mais la suite logique des choses, rebondit le PDG de Vogo Christophe Carniel. On va intégrer des fonctionnalités. Aujourd’hui, le médecin a la possibilité de mettre un marqueur sur son outil vidéo pour pouvoir revoir une action litigieuse quand il le souhaite. L’IA va mettre automatiquement un marqueur si le médecin n’a pas vu un choc. »
Ochy s’associe à Adidas
Devenir partenaire du deuxième équipementier sportif mondial n’est jamais anodin, encore moins pour une entreprise née en 2021. La start-up, cofondée par deux anciens athlètes de 400 m Khaldon Evans et Perrine Chapot, intègre le « AdiClub », programme de fidélité d’Adidas, et espère « doubler le nombre d’utilisateurs » avance Victor Dequidt, directeur technique et troisième larron de la structure.
L’outil développé est déjà utilisé par plus de 38 000 coureurs et coureuses de fond dans 146 pays, moyennant un abonnement mensuel à 14,99 €. « L’idée est de filmer sa foulée, d’importer la vidéo sur notre application puis la technologie fait l’analyse, synthétise Dequidt. Il y a trois volets dans l’analyse. D’abord des données : le temps de contact au sol, le temps de vol, la cadence, etc. Une analyse complète du mouvement : la pose du pied, l’inclinaison du dos, le mouvement des jambes, la tête, les bras, etc. Puis, le système crée un plan de renforcement en ciblant les muscles à travailler pour atteindre la bonne posture de course selon votre profil de taille, de poids et de vitesse. » Également associée à la Fédération française d’athlétisme, Ochy discute avec des distributeurs de chaussures de running et « trois gros clubs de football ».
Vekta entre dans le peloton World Tour
En cyclisme, la masse de données disponibles est le terrain de jeu de Vekta, start-up lancée fin 2021 par trois ingénieurs. « Les sportifs et les coaches récoltent énormément de data via les montres connectées, les bracelets, les compteurs, développe Samuel Souci, cofondateur et directeur des opérations. Mais ils sont submergés et n’ont pas forcément les outils pour les exploiter. »
Vekta prend la forme d’une plateforme web et d’une application qui automatise l’analyse des données des athlètes pour faciliter le travail des entraîneurs. « L’outil détecte automatiquement la structure de l’entraînement à partir du signal de puissance. Il catégorise chaque effort ou séance, ce qui permet de comparer deux séances similaires faites à deux moments différents. » Le coach peut adapter les séances de ses athlètes et leur envoyer directement sur l’application. « On s’est d’abord concentré sur des équipes cyclistes professionnelles du World Tour pour la crédibilité et pour fournir une solution de qualité. » L’entreprise a conclu un premier partenariat avec une formation étrangère du World Tour. Deux autres devraient suivre avec une équipe française et une formation féminine. De quoi espérer augmenter sensiblement le nombre d’athlètes abonnés (15 € par mois) d’ici juin.
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