ENQUÊTE – Le groupe armé nie son implication dans des «cas d’exécutions sommaires» dénoncés par l’ONU. Les militaires congolais avaient fui la ville et abandonné leurs armes. Des enfants les avaient récupérées. Que s’est-il réellement passé ?
À l’entrée de la morgue de l’université officielle de Bukavu, un camion de la Croix-Rouge attend les 19 corps récupérés dans la capitale provinciale du Sud-Kivu, dans l’est de la RDC. Le dimanche, la ville est tombée aux mains des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda voisin. Le lundi, il a fallu ramasser les cadavres. Faute d’espace et de temps, les corps ont dû patienter quatre longs jours avant de rejoindre leur dernière demeure.
À travers une route sinueuse et rocailleuse, le camion funéraire entreprend de gravir une pente qui mène au cimetière de Musigiko, à Bagira, situé dans la périphérie de Bukavu. À l’intérieur, des corps d’hommes en tenus militaires, victimes de balles, deux corps calcinés et un corps d’un enfant d’environ 10-12 ans, vêtu d’un treillis, selon la Croix-Rouge congolaise. Une fois le camion arrivé, les sacs sont déplacés vers la fosse commune, qui borde la décharge provinciale. Les odeurs de putréfaction se mêlent aux déchets qui brûlent à quelques mètres. Une foule…
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