Invité RTL – Altercation Trump-Zelensky : « Donald Trump a décidé de lâcher l’Ukraine », selon Dominique Simonnet, spécialiste des États-Unis

Du jamais vu à la Maison-Blanche. Vendredi 28 février, Donald Trump et Volodymyr Zelensky se sont affrontés pendant quinze minutes devant le monde entier. Ils ont élevé la voix, se coupant la parole à plusieurs reprises, Donald Trump reprochant à son homologue ukrainien de jouer avec la Troisième Guerre mondiale, estimant qu’il n’a pas les cartes en main. « Je ne joue pas, je suis le président d’un pays en guerre », a répondu Volodymyr Zelensky. 

« C’est en effet quelque chose d’assez inédit. On voit, d’abord, ce qui ressemble à une forme de guet-apens avec ces deux personnes, le président Donald Trump et son vice-président J.D. Vance, qui agressent leur invité, le sommant de prononcer des remerciements. […] Il y avait une volonté d’humilier Volodymyr Zelensky », explique sur RTL Dominique Simonnet, écrivain, journaliste et spécialiste des États-Unis. 

Mais de cette rencontre, il en retire autre chose : « On voit aussi que, d’une certaine manière, quelque chose dans le monde a changé. C’est la confirmation qu’avec Donald Trump, les alliances ne sont plus les mêmes, l’ordre du monde a changé avec des conséquences immédiates pour l’Ukraine. » 

Quelle sécurité pour l’Ukraine ?

À l’instar de Vladimir Poutine, Donald Trump n’a jamais voulu de Volodymyr Zelensky comme interlocuteur. C’est pour cela qu’il a réalisé une « forme de chantage […] en lui demandant de signer un accord sur les terres rares », poursuit-il. Cet accord était une sorte de pari pour le président ukrainien. « Il a voulu tenter quelque chose en se disant qu’en signant un accord sur les terres rares, les Américains seraient en Ukraine et auraient pu, peut-être, assurer une forme de protection », indique Dominique Simonnet. Cet accord était la raison de la visite de Volodymyr Zelensky à Washington. Il sera finalement reparti sans le signer. 

Désormais, la question qui doit être posée est celle de la sécurité ukrainienne si les États-Unis se retirent de toutes discussions. Car pour Dominique Simonnet, c’est clair : « Donald Trump a lâché l’Ukraine. L’aide, c’est terminé. »

Pourtant, au sortir du tête-à-tête, les deux hommes ont montré « une volonté d’apaisement ». Volodymyr Zelensky a affirmé que leurs relations pourraient s’en remettre, quand son homologue états-unien a affirmé que l’homme fort de Kiev pourrait revenir quand il sera prêt pour la paix.

« L’Europe doit faire quelque chose »

Si la suite de leur relation est donc floue, ce qui est clair est « le renversement des alliances » qu’il y a eu. Preuve en est avec le vote conjoint des États-Unis et de la Russie à l’ONU. Les deux pays ont voté contre une résolution ukrainienne, soutenue par l’Europe, qui dénonçait l’agression de Moscou et exigeait un retrait immédiat des troupes russes.

« Donc la question est : “Quel sera le sort de l’Ukraine”. Et la question est posée à l’Europe », assure Dominique Simonnet. Les chefs d’États européens ont d’ailleurs été nombreux à réagir après l’altercation, parmi lesquels Donald Tusk, Pedro Sánchez ou Emmanuel Macron. Outre Viktor Orbán, tous ont apporté leur soutien à Volodymyr Zelensky.

« L’Europe doit faire quelque chose. Elle a beaucoup trop tardé. L’Europe n’a rien fait et se retrouve désormais devant le fait accompli », développe l’expert, qui apporte une précision : « L’Europe, ce n’est pas forcément l’Union européenne, mais c’est cette coalition qui est en train de se dessiner pour prendre des initiatives, comme l’envoi d’un certain nombre d’hommes pour assurer la protection de l’Ukraine. Tout ça doit se décider en extrême urgence », conclut-il. 

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