Le Parti progressiste-conservateur du Nouveau-Brunswick a des difficultés avec le français dans la traduction de ses communications officielles et de son site internet.
Depuis plusieurs mois, les traductions de l’anglais vers le français, notamment dans les communiqués de presse, révèle des erreurs. Mais au-delà des fautes d’orthographe, c’est parfois le sens même du message qui change.
Un parti ou une fête?
Dernier exemple en date, le PCNB a envoyé jeudi matin aux médias un communiqué demandant un retour anticipé des députés à l’Assemblée législative.
Le communiqué utilise le mot anglais recall
, mais l’équipe de communication a traduit en français ce terme par révocation
de l’Assemblée législative, ce qui est à l’opposé de la demande des conservateurs.
On peut citer également le terme conférencière
pour désigner la présidente de l’Assemblée législative. L’institution elle-même devient le Parlement
.
À cela s’ajoutent des fautes de conjugaison et d’orthographes : Les Néo-Brunswickois faisent face à une grande incertitude
ou Le premier ministre Holt s’est montré particulièrement silencieuse
.
Ce manque de rigueur est également flagrant sur le site web du PCNB. En effet, il n’est pas traduit entièrement en français. De plus, certaines sections mélangent les deux langues, et semblent utiliser automatiquement l’outil de traduction, pourtant très approximatif, Google Traduction.
Comme ici, l’exemple de la phrase An open, accessible Party
, est traduite en une fête ouverte et accessible.
Certaines traductions approximatives sont visibles sur le site web du PCNB. Ici le mot «Parti» est traduit en français par «fête».
Photo : Capture d’écran site web du Parti progressiste-conservateur du N.-B.
Tout le monde fait des erreurs
Pourtant, des voix au sein du Parti progressiste-conservateur appellent publiquement à élire un futur chef francophone ou au moins bilingue, après avoir eu à sa tête pendant 8 ans Blaine Higgs, unilingue anglophone. C’est le cas du chef par intérim du parti, Glen Savoie.
Également, dans ses principes affichés sur son site internet, le parti se targue de vouloir une égalité des deux communautés linguistiques
. Le PCNB dit vouloir protéger le bilinguisme officiel, tout en traitant chaque communauté avec équité et justice.
Alors pourquoi autant d’inattention dans la traduction en français?
Tout le monde fait des erreurs, personne n’est parfait, moi aussi je fais des erreurs en français
, évacue Glen Savoie en entrevue jeudi. C’est sûr, on doit faire des efforts pour s’améliorer.

Le chef intérimaire de l’opposition, Glen Savoie, considère que le parti fait des efforts pour s’améliorer en français.
Photo : Radio-Canada / Jacques Poitras
Sur la question des communiqués, Glen Savoie explique que le parti fait appel à une entreprise externe au parti, et dont la langue première est le français. La personne qui a écrit le communiqué [de jeudi matin] ne travaille pas dans le milieu des assemblées législatives
, justifie-t-il. On va s’assurer que les erreurs ne seront plus faites.
Les partis ne peuvent pas se tourner vers le service de traduction de l’Assemblée législative, qui s’occupe uniquement de la transcription des délibérations de la Chambre. Nous ne traduisons aucune communication pour les députés, qu’ils soient du côté de l’opposition officielle, du gouvernement, ou d’un tiers parti
, précise dans un courriel le Bureau des traductions de l’Assemblée législative.

Des phrases entières ne sont pas traduites sur la version française du site web du PCNB.
Photo : Capture d’écran site web du Parti progressiste-conservateur du N.-B.
Quant aux erreurs de traductions évidentes sur le site web de son parti, Glen Savoie ne considère pas cela comme une priorité. Le plus important pour les gens c’est de voir qu’on fait des efforts et de s’assurer qu’on comprend les besoins culturels et linguistiques des francophones.
Le parti assure qu’il apportera les corrections nécessaires sur son site internet.
Avec des renseignements de Margaud Castadère-Ayçoberry du Téléjournal Acadie
Crédit: Lien source