Après 9 ans d’exil, Nguia Banda raconte sa ‘mésaventure’ et appelle à voter Oligui Nguema | Gabonreview.com
Après neuf ans d’exil politique en France, Alfred Nguia Banda est renté depuis deux semaines au Gabon. Homme politique, ancien responsable d’entreprises publiques sous le régime d’Ali Bongo avec lequel il est tombé en disgrâce, il a partagé, le 1er mars, son aventure voire sa mésaventure à partir des événements de 2016 l’ayant amené à quitter le pays. Il a également dit tout son soutien à l’actuel homme fort du Gabon, se mettant à sa disposition, l’appelant même à se porter candidat à la prochaine présidentielle et invitant le peuple à le voter massivement le cas échéant.
Alfred Nguia Banda face aux médias, le 1er mars 2025, à Libreville. © GabonReview
Pour sa première prise de parole, après son retour au pays, c’est à son domicile d’Angondjé qu’Alfred Nguia Banda a choisi d’animer, le 1er mars, une conférence de presse. Un rendez-vous au cours duquel il s’est appesanti sur trois points : les conditions de son départ du Gabon, sa vie de réfugié en France et son retour au Gabon. Au-delà de son récit, des dénonciations et de la distribution des bons points à l’actuel occupant du palais du bord de mer et des mauvais points aux tenants de l’ex-régime, il a clamé son soutien à Brice Clotaire Oligui Nguema, qu’il a, du reste, appelé à se porter candidat au scrutin présidentiel du 12 avril 2025.
«L’Altogovéen est un loup pour l’Altogovéen»
Affirmant avoir répondu à «l’appel patriotique» lancé par le président de la Transition à l’ensemble de la diaspora gabonaise, notamment aux personnes politiquement engagées, de revenir au pays, Alfred Nguia Banda est revenu sur l’épisode l’ayant conduit à quitter brutalement le pays. Un périple ayant commencé après une «réunion stratégique» au quartier général (QG) de Jean Ping, dans le sillage de la présidentielle de 2016. Il raconte être tombé dans une embuscade, à son domicile, tendue par des éléments de la Direction générale des recherches (DGR) qu’il cite nommément. Il n’aurait eu la vie sauve qu’après avoir escaladé sa barrière, haute de plus de deux mètres, pour se réfugier dans une bananeraie. «Je suis tombé dans une embuscade des éléments de la DGR armés comme s’ils allaient en guerre», a-t-il raconté.
Des événements lui faisant dire qu’«en Afrique le respect des droits de l’homme n’est que chimère» et que «la pensée unique est érigée en mode de gouvernance». Assurant avoir été victime de «tentative d’assassinat, de violation de domicile, de destruction de biens, de vol…», il a ajouté : «les terroristes de la DGR ont volé 11 millions de FCFA, 5000 euros, emporté avec eux un véhicule de type Pajero, sa literie, ainsi que ses costumes». Entretemps, des tortures ont été infligées, selon lui, à son neveu, à son maître d’hôtel et à son gardien. «Le seul bien qu’ils n’ont pas touché, ce sont mes bibliothèques», a-t-il dit, ironique.
Delà, commencera un périple l’ayant conduit de Libreville à Paris, en passant par des sentiers de fortune de Medouneu, avec le soutien d’un ami Nzébi et de deux autres d’ethnie Fang, jusqu’à Yaoundé. Scandant expressément les origines ethniques de ces trois personnes, il s’en est vertement pris aux ressortissants du Haut-Ogooué qui sont, pour lui, des «jaloux, des intrigants, tribalistes…». «L’Altogovéen est un loup pour l’Altogovéen», a-t-il déclaré, insistant sur le fait que les ressortissants du Haut-Ogooué ont embrigadé le président Ali Bongo et l’ont induit en erreur.
«Le temps du Goulag est derrière nous»
Sur son séjour de neuf années à Paris avec un statut de réfugié politique, il a indiqué avoir eu un train de vie décent grâce à l’appui des autorités françaises, à travers les mécanismes y dédiés. Ses enfants sont également scolarisés et bénéficient des mêmes attentions.
Pour son retour au pays après 9 ans, Alfred Nguia Banda assure avoir répondu à «l’appel patriotique» d’Oligui Nguema. Pour lui, «le 30 août est une date inoubliable et mémorable», ayant mis fin à ce qu’il nomme «dictature stalinienne» dont la «page tragique a été tournée avec apothéose» au regard de «la gestion cataclysmique, apocalyptique…» du pays.
En ce sens, a-t-il fait savoir, le coup d’État du 30 août 2023, est «une véritable libération» et doit être encadrée, avec des femmes et hommes aptes à faire avancer le Gabon. Désormais bien installé dans le pays, il indique rester à la disposition du président de la République à qui il demande de se présenter à l’élection présidentielle du 12 avril 2025. «Le temps du Goulag est derrière nous», a-t-il dit, précisant que «le Gabon a besoin de tous ses fils… nous devons sortir du champ de la solidarité mécanique». «Nous devons aller vers la création d’un État-nation. C’est pour cela que je dénonce les travers», a-t-il déclaré, invitant au changement de comportement, au changement de mentalité.
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