Karim Khan propose du concret au sujet du jugement de grands crimes en RDC par toutes les parties

Paris (© 2025 Afriquinfos)- Face à la crise en RDC, il urge « avant tout de couper l’herbe sous le pied des seigneurs de guerre qui terrorisent des milliers de civils partout dans le pays » en s’assurant qu’ils répondent de leurs actes, a indiqué Karim Kahn, le procureur de la ‘Cour Pénale Internationale), CPI.

Alors qu’une centaine de groupes armés opèrent sur l’ensemble du territoire congolais, les allégations de crimes ne concernent « pas que le M23« , assure le procureur de la CPI, mais d’autres groupes tels que les Forces démocratiques alliées – les FDA, un groupe armé ougandais fondé en 1995.

S’agissant du président rwandais Paul Kagame qui est lui, accusé par les Nations unies et plusieurs capitales occidentales de non seulement soutenir les rebelles armés du M23, mais aussi d’avoir déployé des milliers de soldats rwandais chez son voisin congolais,  Karim Khan répond : « Je ne vais pas vous révéler le contenu de mes échanges (avec Paul Kagame)« . Et de prévenir ensuite : « Une chose est claire : nous avons un mandat pour tout crime commis sur le territoire de la RD Congo, que ces crimes aient été commis par des entités étatiques ou non« .

« Ne pas tolérer les situations de ‘Far West’ »

« Nous nous fondons sur des preuves scientifiques« , poursuit-il, et « si ces preuves montrent que des individus ont commis des crimes, nous agirons« .

« Il ne faut pas tolérer les situations de ‘Far West’ dont nous sommes témoins dans certaines régions du monde« , insiste Karim Khan. « Si nous pensons que la loi est juste pour les juristes, alors nous avons perdu« .

En octobre dernier, Karim Khan avait annoncé avoir renouvelé une enquête en RD Congo sur des allégations de crimes commis depuis 2022 dans le Nord-Kivu, province de l’est du pays. Depuis, les combats se sont intensifiés entre les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, et l’armée congolaise et ses alliés. Pour Karim Khan, les allégations de crimes contre des civils dans le Nord-Kivu « sont des plus graves ».

Le conflit qui endeuille actuellement l’est du pays a débuté dans les années 1990. « Depuis des décennies, nous essayons de lancer une nouvelle approche pour nous attaquer d’un point de vue holistique à ce fossé d’impunité en RD Congo« , explique le procureur de la CPI, Karim Kahn.

Environ 7 000 personnes sont mortes depuis l’offensive inédite menée par le M23 dans l’est du pays fin janvier, selon les chiffres avancés le 24 février par la Première ministre congolaise, Judith Suminwa Tuluka, auprès du Conseil des droits de l’Homme à Genève.

« Des crimes de cette ampleur » semblent avoir été commis, commente Karim Khan.

En novembre dernier, la CPI a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, ainsi que l’ancien ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, pour des crimes de guerre et contre l’humanité qui auraient été commis dans la bande de Gaza.

Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale (CPI), s’exprimait dans un entretien accordé à France 24. Il venait d’ailleurs d’achever sa deuxième mission en République démocratique du Congo (RDC), qui s’est déroulée du 24 au 26 février 2025

Afriquinfos

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