Guinée-Bissau
Le président Embalo annonce être candidat à sa réélection
Élu président de la Guinée-Bissau en 2020, Umaru Sissoco Embalo a annoncé lundi qu’il serait candidat lors de la prochaine présidentielle.
Umaru Sissoco Embalo, à Moscou lors d’une rencontre avec Vladimir Poutine, le 26 février 2025.
AFP
Le président bissau-guinéen Umaru Sissoco Embalo a annoncé lundi soir à l’AFP qu’il serait candidat à un second mandat lors de la présidentielle de fin novembre, qu’il entend remporter «dès le premier tour».
De retour d’une visite d’État en Russie, Umaru Sissoco Embalo, dont l’élection en 2020 avait été contestée par ses opposants, a atterri lundi soir à l’aéroport de Bissau, capitale de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest.
Pendant son absence, l’opposition avait appelé à la mobilisation et à la «paralysie» du pays à partir de jeudi dernier, jour où, selon elle, le mandat du président Embalo devait prendre fin, cinq ans après sa prestation de serment le 27 février 2020.
«Pas une République bananière»
Face à un très important déploiement des forces de sécurité à Bissau, la mobilisation de l’opposition n’avait pas pris. «Je serai candidat, cela (ne fait) l’ombre d’aucun doute, et je vais gagner dès le premier tour», a affirmé lundi soir Umaru Sissoco Embalo à un correspondant de l’AFP, à son arrivée à l’aéroport Osvaldo Vieira.
Le président a en outre affirmé avoir lui-même «donné l’ordre d’expulsion de la mission de la Cedeao». «La Guinée-Bissau n’est pas une République bananière», a-t-il lancé à l’AFP.
Des médiateurs de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) étaient à Bissau du 21 au 28 février pour tenter de trouver une solution aux divergences entre le pouvoir et l’opposition sur la date de fin du mandat du président.
30 novembre
«La mission a préparé un projet d’accord pour une feuille de route pour la tenue des législatives et de la présidentielle et a commencé à le présenter aux parties prenantes pour leur consentement», selon un communiqué daté de samedi et signé du chef des médiateurs régionaux, Bagudu Hirse, qui ne précise pas le contenu du projet.
La mission «a quitté Bissau tôt le matin du (samedi) 1ᵉʳ mars après des menaces du président Embalo de l’expulser», ajoutait le communiqué, sans plus de précisions. Umaru Sissoco Embalo a annoncé le 23 février que les élections présidentielle et législatives se tiendraient le 30 novembre prochain.
Parlement dissous
En décembre 2023, il avait dissous le Parlement dominé à l’époque par l’opposition, trois jours après des affrontements armés qu’il a présentés comme une tentative de coup d’État.
Il avait ensuite fixé au 24 novembre 2024 les législatives anticipées, avant de les reporter sine die par un décret présidentiel, invoquant des difficultés logistiques et financières.
La Guinée-Bissau, ancienne colonie portugaise d’environ deux millions d’habitants, est un pays instable à l’histoire jalonnée de coups d’État militaires ou politiques, depuis son indépendance en 1974.
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