Après Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu (est de la République démocratique du Congo) tombée le 28 janvier, les rebelles de l’AFC-M23 soutenus par quelque 4 000 militaires des Forces de défense du Rwanda ont poursuivi leur progression en s’emparant de Bukavu deux semaines plus tard. La prise de cette ville, située à l’autre extrémité du lac Kivu par rapport à Goma, s’est effectuée quasiment sans combats, confirmant la déroute des Forces armées de la RDC (FARDC) fantomatiques, de leurs alliés burundais et des milices progouvernementales.
Le M23 et l’AFC, respectivement branche militaire et politique de la rébellion, tentent dorénavant d’instaurer un pouvoir parallèle au régime de Félix Tshisekedi, président depuis 2019, dans les zones conquises. Ce nouvel ordre passe notamment par l’évacuation forcée des camps de déplacés, formés depuis la résurgence du M23 et la reprise des combats en novembre 2021. Cette politique de retour est destinée à éliminer des foyers potentiels d’insécurité autant qu’à démontrer l’efficacité politique des nouvelles autorités. Néanmoins, ces relocalisations de déplacés s’effectuent sans aucune garantie ni accompagnement.
De Goma à Bukavu, en passant par Monigi et Minova, la photographe Paloma Laudet a documenté les conséquences et les implications pour les populations locales du passage sous le contrôle du M23.

Il vous reste 0% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Crédit: Lien source