Soudan : des bébés d’un an sont violés par des combattants, alerte l’Unicef

Depuis le début de l’année 2024, le Soudan est le théâtre d’atrocités inimaginables dans le cadre de sa guerre civile. Parmi les crimes recensés, des combattants ont violé des bébés âgés d’à peine un an, des actes qui suscitent l’indignation internationale. Selon l’Unicef, l’agence des Nations unies pour l’enfance, ces violences sexuelles, souvent utilisées comme arme de guerre, ne reflètent qu’une partie de la réalité, tant les chiffres officiels sont sous-estimés.

Depuis janvier 2024, 221 cas de viols d’enfants ont été documentés par des organisations luttant contre les violences sexuelles au Soudan. Parmi ces victimes, deux tiers sont des filles. Seize enfants avaient moins de 5 ans, dont quatre n’avaient qu’un an. Cependant, ces données ne représenteraient qu’une fraction de l’ampleur réelle des exactions. Les familles et les victimes hésitent à dénoncer ces crimes, par peur de la stigmatisation, des représailles des groupes armés ou d’être accusées de collaboration avec l’ennemi.

« Le fait que des enfants d’à peine un an soient violés par des hommes armés devrait choquer tout un chacun aux tréfonds de son âme et obliger à agir immédiatement », a déclaré Catherine Russell, directrice générale de l’Unicef. Elle alerte sur le risque encouru par des millions d’enfants soudanais, exposés à des viols et à d’autres formes de violences sexuelles. Ces actes, qui violent le droit international, pourraient être qualifiés de crimes de guerre, selon l’agence onusienne.

Le Soudan est plongé dans une guerre civile depuis avril 2023, opposant le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, à son ancien adjoint, Mohamed Hamdan Daglo, leader des Forces de soutien rapide (FSR). Ce conflit a engendré des combats acharnés, des attaques contre les civils, des destructions d’hôpitaux et des déplacements massifs de populations. Avec la famine qui sévit dans plusieurs régions, l’ONU considère cette crise comme la pire catastrophe humanitaire mondiale actuelle. Dans ce chaos, des combattants forcent parfois les familles à livrer leurs filles, avant de les violer sous les yeux de leurs proches.

Les survivantes de ces violences subissent des blessures graves, tant physiques que psychologiques, avec des conséquences pouvant perdurer toute leur vie. Certaines se retrouvent enceintes, confrontées à des « choix impossibles » : révéler leur calvaire à leur entourage, chercher une aide médicale ou vivre dans le silence. « Personne, aucun enfant, ne devrait avoir à endurer ces horreurs. Cela doit cesser immédiatement », insiste l’Unicef.

Les récits des victimes, anonymisés pour les protéger, témoignent de l’horreur. Une adolescente de 16 ans raconte : « Ils m’ont forcée à monter dans une grosse voiture… Ils m’ont emmenée près d’une voie ferrée, et trois personnes m’ont violée. Ils me frappaient, me violaient et me jetaient près de la voie. » Aujourd’hui, elle est sur le point d’accoucher. Une autre femme, retenue 19 jours avec d’autres captives, décrit des scènes insoutenables : « Après 21h00, un homme armé d’un fouet entrait, choisissait une jeune fille et l’emmenait. J’entendais les cris. Elle revenait couverte de sang, presque inconsciente. »

Face à cette crise, l’Unicef exhorte les belligérants à respecter leurs obligations internationales de protection des civils, en particulier des enfants. L’agence appelle également la communauté internationale à financer généreusement les programmes d’aide, qualifiés de « vitaux » pour sauver des vies. Alors que le conflit perdure, la situation des enfants soudanais reste une tragédie humanitaire criante, nécessitant une mobilisation immédiate.

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