Burkina Faso : Campagne de réparation des séquelles de mutilations génitales féminines au profit de 112 femmes

 Vue de l’équipe de gynecologues et obstetriciens en charge de la campagne (pH)

Cent douze femmes vont bénéficier d’une réparation des séquelles de mutilations génitales féminines lors d’une campagne de chirurgie réparatrice vulvo-vaginale organisée du 3 au 17 mars par le centre hospitalier universitaire de Bogodogo (CHU-B), à Ouagadougou. 

Cette campagne, s’inscrit dans le cadre d’une formation universitaire organisée au profit des futurs gynécologues obstétriciens et des gynécologues obstétriciens venant d’Afrique et d’Europe qui souhaitent acquérir la technique de la chirurgie réparatrice vulvo-vaginale, a expliqué le Pr Charlemagne Ouédraogo, chef de service de la gynécologie obstétrique et médecine de reproduction.

Selon lui, cette campagne qui s’achève se déroule chaque année au mois de mars pour célébrer la femme et apporter des soins à ces dernières qui sont victimes des MGF, à celles qui souffrent des séquelles de l’accouchement et à celles qui ont besoin d’améliorer leur confort sexuel pour leur vie de couple.

 «Le mois de mars, est un mois au cours duquel nous célébrons la femme. Nous avons voulu organiser cette campagne chaque année au mois de mars, pour offrir des services aux femmes victimes de mutilations génitales, aux femmes qui ont souffert de séquelles de l’accouchement ; ainsi qu’aux femmes qui ont besoin d’améliorer leur confort sexuel pour leur vie de couple » a déclaré le Professeur Charlemagne Ouédraogo

« Nous avons déjà, en prélude à cette phase pratique, organisé deux semaines de consultations qui nous ont permis d’enregistrer 500 femmes qui sont demandeuses de réparation», a-t-il souligné. 

Pour cette campagne nous ne pourrons réparer que 112 femmes, a-t-il expliqué, en raison d’ une question de calendrier.

Au cours de cette campagne de chirurgie ambulatoire, les femmes seront opérées dix par jour tout en regagnant leur domicile le soir avec des conseils.

« Nous restons toujours en contact avec ces femmes au téléphone ou en présentiel pour les préoccupations qui s’en suivent après une telle intervention », a-t-il soutenu.

Le Pr Ouédraogo a souligné que le reste des 500 patientes sera programmé chaque semaine jusqu’à la fin de l’année.

Le Directeur général du CHU-B, Seydou Nombré, a appelé les femmes à faire de cette campagne de chirurgie réparatrice une réussite.

Selon lui, l’opération est initiée chaque année au mois de mars pour magnifier « l’autre moitié du ciel » et de soulager les mères souffrant des multiples conséquences liées aux MGF.

« Le retour que nous avons des campagnes précédentes est très satisfaisant et ce sont toutes ces raisons qui nous encouragent à poursuivre cette chirurgie réparatrice », a indiqué M. Nombré.

Une patiente qui a requis l’anonymat, a souligné que la reconstruction de son clitoris va lui permettre de devenir une femme comme les autres et d’éviter les douleurs pendant ses rapports sexuels.

En rappel, 34 futurs gynécologues et gynécologues obstétriciens qui viennent de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Togo et du Burkina Faso seront formés au cours de cette campagne soutenue par le CHU de Angers en France

Boa, Ouagadougou