Affaire des viols de Mazan : « J’ai ressenti un abandon terrible », témoigne Caroline Darian, la fille de Gisèle Pelicot
« C’est un abandon terrible. Ma mère n’a pas la capacité psychologique et émotionnelle de le reconnaître, ce n’est pas qu’elle ne veut pas, c’est qu’elle ne peut pas », a déclaré ce mardi sur France inter Caroline Darian, la fille de Gisèle Pelicot. Elle publie ce mercredi un nouveau livre, « Pour que l’on se souvienne » (JC Lattès), avec le sous-titre « Après le procès de Mazan, le combat pour toutes les victimes de soumission chimique ».
Le 19 décembre, son père, Dominique Pelicot, a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle par la cour criminelle de Vaucluse pour avoir drogué Gisèle Pelicot et l’avoir soumise sexuellement à des dizaines d’inconnus dans la maison du couple à Mazan. Caroline Darian, elle, s’est dite la « grande oubliée de ce procès » car elle n’a pas été reconnue comme victime de son père, alors que des photos d’elle inconsciente et en sous-vêtements ont été découvertes dans le disque dur de Dominique Pelicot.
« Je n’en veux pas à ma mère, elle fait ce qu’elle peut »
Mais elle n’a pas reçu de soutien public de sa mère, Gisèle Pelicot, à l’audience. « Ma mère n’a pas la capacité psychologique et émotionnelle de le reconnaître. Ce n’est pas qu’elle ne veut pas, c’est qu’elle ne peut pas. On ne peut pas s’aider mutuellement : elle doit se reconstruire avec ce qu’elle a vécu et moi, je dois avancer aussi avec ce drame absolu qu’est le silence et et le doute qui subsistent. On n’est pas à la même place avec maman. Mais le plus important, c’est que je n’en veux pas à ma mère. elle fait ce qu’elle peut ».
« Je dois avancer avec ce drame absolu qu’est le silence et le doute qui subsiste », explique-t-elle. Dans ce nouveau livre, elle regrette aussi que le procès n’ait pas permis à Dominique Pelicot d’avouer ce qu’il lui a fait subir. « Je pense que c’est une personnalité très complexe et que dans cette cour, on n’a pas pris le temps de l’analyser, détaille-t-elle. Pour que Dominique Pelicot parle, il lui faut du temps et créer un climat de confiance. Et pour lui arracher des aveux, ça demande du temps et une forme de psychologie qu’on n’a pas dans une cour criminelle ou une cour d’assises. »
Caroline Darrian est la fondatrice de l’association « #MendorsPas : Stop à la soumission chimique ».
Un autre livre sur le procès des viols de Mazan paraît ce mercredi
Un autre livre lié au procès des viols de Mazan sort ce mercredi en librairie : « Vivre avec les hommes, réflexions sur le procès Pelicot » de la philosophe Manon Garcia, qui a assisté au procès pendant trois mois et demi à Avignon et qui aborde les violences masculines, la soumission féminine et le consentement.
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