L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), prestigieuse institution académique d’Afrique de l’Ouest, est aujourd’hui secouée par une affaire qui ternit son image. Une enquête de la Division des Investigations Criminelles a mis au jour un réseau de falsification de notes orchestré au sein de la Faculté des Lettres, où l’argent et des faveurs sexuelles étaient utilisés comme monnaie d’échange pour modifier les résultats académiques.
Au cœur de cette affaire se trouve un contractuel chargé de la gestion des résultats académiques, qui aurait usé de sa position pour altérer les notes de certains étudiants moyennant des sommes d’argent ou des relations sexuelles. L’enquête révèle que 18 étudiants auraient bénéficié de ces pratiques frauduleuses, qui permettaient à certains de valider leurs semestres sans réel mérite. L’un des éléments les plus troublants de ce scandale est l’implication de V.M.N. Diouf, un étudiant en Master 2, qui jouait le rôle d’intermédiaire entre les étudiants et l’administrateur corrompu. En contrepartie de 50 000 FCFA par dossier, il recrutait des étudiants désireux d’acheter de meilleures notes.
Le réseau a été démantelé suite à une plainte déposée par le doyen de la Faculté, alerté par un étudiant qui a décidé de dénoncer ces pratiques. L’enquête a rapidement permis d’identifier les principaux responsables et de rassembler des preuves accablantes. Les autorités académiques et judiciaires ont promis des sanctions sévères, afin de rétablir la crédibilité de l’institution et de décourager toute récidive. Selon des sources internes, d’autres facultés pourraient faire l’objet d’investigations similaires, tant ce scandale a mis en lumière la vulnérabilité du système de gestion des notes.
Au-delà du scandale de corruption, cette affaire soulève des questions plus larges sur les failles du système universitaire sénégalais. Le manque de contrôles rigoureux, la précarité de certains agents administratifs et la pression exercée sur les étudiants pour réussir dans un environnement compétitif ont pu favoriser l’émergence de ces pratiques frauduleuses. L’UCAD, qui accueille chaque année des dizaines de milliers d’étudiants, souffre d’un manque de moyens et d’une surcharge de travail administratif, ce qui ouvre la porte à des dérives. Cette affaire pourrait être le déclencheur d’une réforme nécessaire, afin de garantir une transparence totale dans la gestion des résultats académiques.
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