Un concours de robotique pour motiver et mettre au défi la jeunesse malienne

La robotique en marche au Mali. En novembre dernier à Bamako un jeune ingénieur a organisé le premier concours de robotique intitulé « Malibots Challenge », le premier challenge d’une longue série pour motiver la jeunesse malienne à chercher des idées et des solutions par la robotique.

À Bamako, Youssouf Sall, électronicien et informaticien, est un passionné de robotique. Surtout, ce qui l’enthousiasme, c’est le génie créatif de ces jeunes contemporains. Voilà pourquoi, en novembre dernier, il a décidé – sur fond propre et avec quelques généreux sponsors – d’organiser le premier concours robotique à Bamako : le Malibots Challenge pour cinq équipes dans cinq catégories différentes.  

« À travers ce challenge, explique Youssouf Sall, l’objectif était la démocratisation des nouvelles technologies informatiques, électroniques ou robotiques, et tout ce qui s’ensuit : rendre vraiment les technologies disponibles pour le plus grand nombre. Au Mali, l’accès à cette technologie demande des moyens. Donc, on s’est dit que la meilleure façon de faire profiter le maximum de jeunes Maliens, c’était de les faire participer à ces compétitions. On voulait une sorte de grande fête de la science au profit des jeunes du Mali ! ». 


Youssouf Sall au milieu des équipes malibots © Malibots

Drones, robot en catégorie universitaire ou lycéenne, développement d’applications… le challenge robotiques de novembre dernier à Bamako a donné lieu à une formation des concurrents pour l’assemblage et la programmation, suivi du concours lui-même, avec toujours l’objectif d’une application concrète insiste Youssouf Sall. 

L’objectif d’une application concrète

« On a voulu que ça soit axé sur un thème qui puisse servir au Mali. Par exemple, pour le cas du drone, on a voulu que des jeunes Maliens se forment au pilotage des drones pour que si jamais demain, ils veulent devenir policiers, agents des forces de sécurité, qu’ils aient cette compétence-là pour pouvoir aider le pays. Les deux autres secteurs, nous les avons axés sur l’agriculture. Il y avait par exemple un tapis au sol simulant une parcelle et les jeunes avaient pour objectif de concevoir le robot pour qu’ils puissent faire des tâches, de façon autonome. À un moment donné, il devait venir déclencher la pompe d’arrosage, arrêter la pompe et distribuer des semences… tout cela de façon autonome ». 

Malibots Challenge, mise en place d'automate
Malibots Challenge, mise en place d’automate © Malibots

Le docteur Bonkana Maïga est enseignant et chercheur à l’université privée Bazo de Bamako, qui a accueilli le premier concours Malibots. « Il va de soi que ça donne l’occasion aux jeunes de se surpasser, s’enthousiasme le pédagogue « mais aussi de tester éventuellement leur création et d’avoir des retours de la part d’experts, ce qui est de nature à les encourager pour la suite. Encourager les jeunes Maliens, c’est ce qui va nous permettre de pouvoir industrialiser un peu plus notre pays. Mais il faut également pousser tout ce qui est service public, autorités, à encourager ce genre d’initiatives ». 

Aux jeunes de se surpasser

Ce qui a le plus séduit l’une des concurrentes, Awa Cissoko, 20 ans, étudiante en gestion, c’est une machine à broderie permettant d’améliorer très nettement la qualité et la quantité d’ouvrages de couture. « Au Mali, ce n’est pas facile de trouver ces machines, c’est cela même qui nous fatigue. Sinon lorsqu’on a ces machines, on peut bien faire de la broderie ». 

Une machine à broderie automatique, c’est bien, mais pour le prochain Malibots Challenge il s’agira de ne pas s’arrêter en si bon chemin, explique Youssou Sall. « Cette année, on veut faire un projet de voiture électrique autonome. Réunir une équipe d’ingénieurs, qui travaillerait sur la mécanique, sur l’électronique, sur l’informatique.  Ce serait un projet qui va s’étaler sur six mois, pour concevoir une voiture électrique autonome. Le jour de la finale, la voiture devra venir être présentée. Les Maliens verraient ainsi que les universitaires maliens ont travaillé sur une voiture électrique autonome et voici le résultat : ça fonctionne ! ». 

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